Le dépistage du cancer du sein par mammographie dans la population générale

Recommandation en santé publique - Mis en ligne le 01 mars 1999 - Mis à jour le 19 déc. 2006

La mammographie, examen de référence pour le dépistage du cancer du sein, est essentiellement réalisée avec des films conventionnels. La numérisation est proposée comme une amélioration en terme d’organisation et de qualité du diagnostic (archivage, transmission d’images, diagnostic assisté par ordinateur). Ce rapport vise à évaluer les performances diagnostiques de la mammographie numérique avec ou sans aide automatisée au diagnostic.

 

Recommandations

Le dépistage sustématique est recommandé dans la tranche d'âge 50-69 ans

Dans la population générale, le bénéfice du dépistage du cancer du sein en terme de mortalité évitée est démontré dans la tranche d’âge 50-69 ans. Dans cette tranche d’âge, le dépistage systématique est donc recommandé.

Dans la tranche d’âge 70-74 ans, l’incidence du cancer du sein est élevée, mais les données concernant son dépistage de masse sont rares. Tenant compte des difficultés d’organisation à grande échelle, l’extension du dépistage à cette tranche d’âge paraît actuellement prématurée en France. Par contre, il est logique de recommander la poursuite du dépistage entre 70 et 74 ans pour les femmes précédemment incluses dans le programme de dépistage systématique entre 50 et 69 ans.

Dans la tranche d’âge 40-49 ans, le bénéfice du dépistage systématique en terme de mortalité évitée est faible et apparaît après au moins dix ans de suivi mammographique régulier et réalisé dans des conditions optimales. Les risques du dépistage ne sont pas nuls, en particulier le risque de faux positifs qui entraînent la réalisation d’examens complémentaires pour confirmer l’absence de cancer, sources en particulier d’inquiétudes inutiles et de traumatisme psychologique. De ce fait, la mise en œ uvre du dépistage systématique dans cette tranche d’âge n’est pas actuellement recommandée. De plus, il est indispensable de faire d’abord la preuve de l’efficacité du dépistage de masse en France chez les femmes âgées de 50 à 69 ans, avant de l’étendre aux femmes plus jeunes chez lesquelles le bénéfice est actuellement incertain et controversé.


La réalisation d'une mammographie tous les deux ans est recommandée

Le délai entre deux mammographies doit être toujours inférieur à trois ans. Lorsque la mammographie est répétée tous les trois ans, les cancers « d’intervalle » découverts au cours de la troisième année sont nettement plus nombreux. La réalisation d’une mammographie tous les deux ans est donc recommandée.


La réalisation de deux incidences mammographiques est recommandée au moins lors de deux premières vagues de dépistage

Si certains essais ou programmes ont pu montrer leur efficacité avec une seule incidence mammographique (oblique externe) dans des conditions optimales de réalisation, deux incidences mammographiques (oblique externe et craniocaudale), au moins lors de la première vague, améliorent les performances du dépistage. Les conditions de réalisation actuelles du dépistage systématique en France conduisent à proposer la réalisation de deux incidences mammographiques (oblique externe et craniocaudale) au moins lors des deux premières vagues de dépistage. Dans tous les cas, les conditions de réalisation des clichés doivent être optimales.


Groupes de femmes à exclure du programme de dépistage systématique

Le dépistage systématique du cancer du sein n’est pas recommandé chez les femmes ayant un cancer du sein connu et régulièrement suivies pour cela, ou chez celles qui ont une prédisposition familiale au cancer du sein, pour lesquelles il existe des recommandations
spécifiques*. Cependant, la bonne organisation du dépistage systématique impose que toutes les femmes de la tranche d’âge retenue soient invitées au dépistage. L’exclusion éventuelle d’une femme du dépistage systématique doit être décidée en étroite collaboration avec son médecin traitant.


* Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale, Fédération Nationale des Centres de Lutte Contre le Cancer. Risques héréditaires de cancers du sein et de l’ovaire. Quelle prise en charge ? Paris : INSERM, FNCLCC ; 1998.


 

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