Dépistage de l’hépatite C : la Haute Autorité de Santé se prononce en faveur des tests rapides d’orientation diagnostique (TROD)

Press release - Posted on May 27 2014
May 27, 2014

En France, 232 000 personnes sont atteintes d’hépatite C (VHC) et la moitié d’entre elles ignorent leur statut. Face à cet enjeu de santé publique, la HAS publie des recommandations sur la place des tests rapides d’orientation diagnostique (TROD)* dans la stratégie de dépistage de l'hépatite C.

Tests d'utilisation simple, au résultat rapide, et pouvant être mis en œuvre de façon délocalisée, les TROD constituent un outil complémentaire aux tests biologiques par prélèvement sanguin. Ils permettront de renforcer la prévention et le dépistage auprès des populations particulièrement exposées et éloignées des structures de soins ou trop peu dépistées.

Le dépistage de l’hépatite C consiste en un dépistage ciblé des personnes à risque d’infection par le virus, c’est-à-dire qu’il est proposé notamment aux usagers de drogues, aux personnes originaires ou ayant reçu des soins dans des pays à forte prévalence du virus, aux personnes transfusées avant 1992, ou aux personnes incarcérées ou l’ayant été. Il repose sur un test sanguin, le test Elisa, qui recherche les anticorps anti-VHC. Bien que l’activité de dépistage soit importante en France, elle demeure insuffisante et un porteur du virus sur deux ignore son statut.

Dans la continuité du plan national de lutte contre les hépatites B et C et à la demande de la Direction Générale de la Santé, la Haute Autorité de Santé a analysé les performances des TROD du VHC et élaboré des recommandations sur leur place dans la stratégie de dépistage de l’hépatite C. Elle a défini les populations à cibler en priorité, les acteurs aptes à utiliser les TROD et précisé leurs conditions d’utilisation afin de garantir un dépistage de qualité.

Toucher les populations éloignées des structures de soins et de dépistage en élargissant l’offre de dépistage

Les TROD du VHC constituent un outil complémentaire au dépistage classique dont les avantages doivent permettre d’atteindre certaines populations les plus exposées au risque de VHC et pour lesquelles le dépistage actuel est insuffisant :

  • les personnes à risque les plus isolées et éloignées du système de soins et/ou les plus précaires, vulnérables socialement tels que les usagers de drogue marginaux ou les personnes originaires de pays très touchés par le virus ;
  • les personnes insuffisamment dépistées mais fréquentant les structures de soins de proximité tels que les usagers de drogue suivis dans le dispositif commun (notamment en médecine générale) ou dans des centres spécialisés et les personnes en milieu carcéral. Ils pourraient se laisser convaincre par un dépistage faisable immédiatement et au résultat disponible rapidement.

L’utilisation possible des TROD dans un cadre délocalisé - c’est-à-dire au plus près des personnes à risque, par les professionnels de santé impliqués dans des réseaux de soins ou de réduction des risques et des structures associatives et médico-sociales - va également permettre d’élargir l’offre et la couverture de dépistage.

Encadrer l’utilisation des TROD et le suivi des personnes dépistées

Bien que les performances des TROD VHC aient été considérées comme satisfaisantes par la HAS, ils ne se substituent pas aux tests Elisa, qui restent la méthode de référence. Ainsi tout résultat positif du TROD devra faire l’objet d’une confirmation par un test Elisa sur prélèvement veineux.

L’utilisation des TROD ne se conçoit par ailleurs pas sans la mise en place préalable d’une collaboration des différents acteurs impliqués dans la prise en charge et l’accompagnement des personnes dépistées. L'objectif étant de garantir l’accès à un traitement adapté, la prise en charge des éventuelles comorbidités et de favoriser l’adoption de comportements de prévention pour limiter la transmission du VHC à autrui.

La mise en œuvre des TROD par les différents acteurs de terrain devra enfin respecter les conditions d’utilisation définies par la HAS et qui pourront faire l’objet d’une traduction réglementaire sous la forme d’un cahier des charges, comme c'est le cas aujourd'hui pour les TROD du VIH. La HAS recommande en parallèle un suivi de la mise en œuvre du dépistage par TROD afin de mesurer l’impact de leur utilisation sur l’accès aux soins.
 

* Les TROD fonctionnent à partir d'une goutte de sang prélevée par microponction du doigt (ou à partir d’un prélèvement de salive) et mise en contact avec des solutions réactives afin d’établir on non la présence d’anticorps dirigés contre le VHC.

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