Diagnostic par détection virale et/ou sérologie des infections à virus herpes simplex et varicelle-zona dans le cadre mère-enfant

Evaluation des technologies de santé - Mis en ligne le 25 mai 2016

Introduction

L’Assurance maladie souhaite modifier la liste des actes de biologie médicale remboursés pour ce qui est des tests relatifs au diagnostic des infections dues aux virus herpes simplex (herpes simplex virus de types 1 et 2, HSV-1/-2) et varicelle-zona (varicella zoster virus, VZV), virus appartenant à la famille des Herpesviridae, dans le champ de la transmission mère-enfant de ces virus (ou « cadre mère-enfant »). Les propositions de modifications, précisées par le laboratoire national de référence de ces virus, portent sur l’inscription de la recherche de leur ADN par PCR dans différents contextes et prélèvements, la suppression des autres techniques de détection virale directe (diagnostic immunologique direct et culture orientée), et l’inscription, la suppression ou la restriction de recherches sérologiques.

Objectif

L’objectif est d’établir si les données issues de l’analyse critique de la littérature synthétique (recommandations de bonne pratique, revues systématiques et rapports d’évaluation technologique) sont cohérentes avec le contenu de la demande, et donc soutiennent les propositions soumises par le demandeur, afin de formuler un avis concernant ces propositions.

Méthode

La méthode retenue est une procédure courte qui se décline ainsi :

  • identification de la littérature synthétique par une recherche documentaire systématique ;
  • sélection des publications présentant une qualité méthodologique d’élaboration suffisante ;
  • analyse de cohérence et rédaction d’un argumentaire court ;
  • soumission directe de l’argumentaire au Collège de la HAS pour validation.

Conclusions

Les conclusions de l’analyse critique sont cohérentes avec la quasi-totalité du contenu de la demande. La HAS donne donc un avis favorable à ces propositions. Dans quelques cas (indiqués ci-dessous), les conclusions de l’analyse critique ne soutiennent pas la demande ; dans ces cas, l’avis de la HAS se fonde sur la littérature.

Au total, la HAS se prononce en faveur de :

Pour les tests diagnostiques des infections à HSV-1/-2 dans le cadre mère-enfant :

  • la proposition d’inscription de la recherche du génome des HSV par amplification d’ADN :
    • sur les lésions génitales chez la mère à l’accouchement,
    • chez le nouveau-né, en cas de situation à risque d’herpès néonatal :
      • sur les muqueuses (conjonctives, oropharynx, fosses nasales), mais aussi sur les lésions cutanées lorsqu’elles sont présentes (point non présent dans la demande),
      • dans le liquide cérébrospinal et le sang, uniquement chez les nouveau-nés présentant des signes de suspicion diagnostique d’herpès néonatal, d’origine clinique (enfant symptomatique) et/ou biologique (résultat de prélèvement cutanéo-muqueux positif)
      • dans les conditions suivantes :
        • respect d’un délai minimum de 24h après la naissance, préalablement à la réalisation des prélèvements,
        • prélèvement des différentes muqueuses en utilisant un même écouvillon pour optimiser la sensibilité de détection virale ;
  • la proposition d’inscription de la recherche des IgG anti-HSV-1 et -2 spécifiques de type, en précisant (point non présent dans la demande) que cette recherche est réalisée dans le contexte de premier épisode d’herpès génital connu au cours de la grossesse ou à l’accouchement, afin de déterminer s’il s’agit d’une primo-infection ou d’une récurrence ; l’interprétation du résultat de cette recherche requérant la connaissance du sérotype du HSV présent dans les lésions ;
  • la proposition de suppression de la NABM :
    • des méthodes de détection par diagnostic immunologique direct des HSV,
    • de la culture cellulaire orientée et de la culture non orientée (CNO) pour l’identification virale (la CNO restant une technique nécessaire à la réalisation d’un antivirogramme, examen non remboursé),
    • de la recherche des IgM anti-HSV-1/-2 non spécifiques de type pour le diagnostic de primo-infection HSV chez la femme enceinte,
    • de la recherche des IgG anti-HSV-1/-2 non spécifiques de type chez la femme enceinte,
    • de la recherche des IgM et IgG anti-HSV-1/-2 non spécifiques de type chez le nouveau-né ;

Pour les tests diagnostiques de l’infection à VZV dans le cadre mère-enfant :

  • la proposition d’inscription de la recherche du génome du VZV par amplification d’ADN :
    • dans le liquide amniotique, mais sous réserve de mentionner (point non présent dans la demande) la nécessité d’évaluer en amont le rapport bénéfices/risques de la réalisation de ce test, notamment en fonction du stade de la grossesse, à l’aide de spécialistes compétents,
    • chez le nouveau-né, dans les prélèvements de vésicules (liquide vésiculaire, plancher de vésicules) et si une atteinte neurologique est suspectée, dans le liquide cérébrospinal,
    • dans les vésicules (liquide vésiculaire, plancher de vésicules), uniquement en cas d’éruption atypique chez la femme enceinte ;
  • la proposition de suppression de la NABM :
    • des méthodes de détection par diagnostic immunologique direct du VZV,
    • de la culture cellulaire orientée du VZV et de la culture non orientée pour l’identification virale (la CNO restant une technique nécessaire à la réalisation d’un antivirogramme, examen non remboursé)
    • de la recherche des IgM + IgG anti-VZV pour le diagnostic d’infection récente à VZV chez la femme enceinte et le nouveau-né ;
  • la proposition de restriction d’indication de la recherche des IgG anti-VZV inscrite à la NABM, aux deux contextes suivants :
    • femmes enceintes en contact avec un sujet varicelleux, mais sous réserve de préciser (point non présent dans la demande) que cette recherche a principalement pour but un traitement par immunoglobulines (Ig) anti-VZV, qui doit être réalisée dans les 96h et jusqu’à dix jours maximum suivant le contact à risque (selon les RCP des Ig actuellement disponibles),
    • femmes en âge de procréer candidates à la vaccination anti-VZV pour respecter les préconisations du calendrier vaccinal en vigueur en France.

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