Évaluation des actes de diagnostic biologique des infections à Plasmodium

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Evaluation des technologies de santé - Mis en ligne le 12 déc. 2016

Objectif(s)

L’objectif de ce travail est d’évaluer les examens de biologie médicale permettant d’établir le diagnostic biologique du paludisme, dont les agents pathogènes sont des parasites hématozoaires du genre Plasmodium. Il cible plus particulièrement la recherche de protéines plasmodiales dans le sang par immunochromatographie (ICG) et la recherche d’anticorps spécifiques de Plasmodium, mais également les techniques microscopiques d’identification. Ce travail est mené, en vue d’une inscription ou d’une modification d’inscription à la liste des actes de biologie médicale, pris en charge par le système national d’assurance maladie en France, à la demande de ce système.


Conclusion

Les données analysées (vingt recommandations de bonne pratique, position de sept organismes professionnels et du CNR paludisme) permettent de conclure que :

  • Les techniques d’examen direct du sang au microscope (frottis sanguin mince, goutte épaisse) sont les techniques de référence pour établir le diagnostic de paludisme, en préciser la ou les espèce(s) et quantifier la parasitémie ;
  • La recherche des protéines plasmodiales dans le sang par technique d’immunochromatographie (ICG) est indiquée :
    • dans le diagnostic biologique d’urgence du paludisme, en complément a minima d’un frottis sanguin mince (l’ICG ne remplace pas l’examen par microscope) ;
  • Cette recherche de protéines plasmodiales n’est pas indiquée dans le suivi thérapeutique ;
  • La recherche d’anticorps anti-Plasmodium, plus rare, est indiquée dans le diagnostic rétrospectif après traitement présomptif ou celui des formes chroniques de paludisme ; les techniques à utiliser sont les techniques immuno-enzymatiques (ELISA) et l’immunofluorescence, l’électrosynérèse ne doit plus être utilisée.


Préconisations

Au vu des caractéristiques du paludisme d’importation en France et la plus grande dangerosité d’un paludisme à P. falciparum, les tests d’ICG, s’ils sont utilisés, doivent permettre de détecter le parasite en discriminant en premier lieu une infection à P. falciparum des autres espèces grâce au choix des antigènes plasmodiaux ciblés, comprenant obligatoirement la protéine HRP-2 spécifique de P. falciparum et au moins un autre Ag commun aux cinq espèces. Afin de faciliter le dialogue clinico-biologique, l’interprétation d’un bilan diagnostique doit être fournie en détaillant les résultats obtenus par chaque technique et par ICG, pour chaque Ag recherché. Ce bilan doit être disponible dans les 4 heures qui suivent le prélèvement. En cas de résultats négatifs dans un contexte clinique fortement évocateur, les examens sanguins directs doivent être répétés sur 24 à 48 heures.


Méthode d’évaluation utilisée 

La méthode retenue est une procédure d’évaluation qui comprend :

  • la réalisation d’une analyse critique de la littérature synthétique sur le paludisme d’importation en zone non endémique (recommandations de bonne pratique, revues systématiques et rapports d’évaluation technologique) identifiée par une recherche documentaire systématique, puis une sélection sur des critères méthodologiques ;
  • le recueil de la position argumentée des organismes professionnels de santé concernés (infectiologie, biologie médicale, médecine d’urgence, anesthésie/réanimation, médecine des armées) et du Centre national de référence du paludisme.

Ces éléments sont synthétisés dans un argumentaire, soumis au collège de la HAS pour validation.

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