Choix et durée de l'antibiothérapie : Pyélonéphrite aiguë de la femme

Recommandation de bonne pratique - Mis en ligne le 27 août 2021 - Mis à jour le 27 août 2021

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L’expansion de l’antibiorésistance constitue un problème majeur de santé publique au niveau national et international. La HAS met à disposition des professionnels de santé une série de fiches synthétiques préconisant le choix et les durées d'antibiothérapie les plus courtes possibles pour les infections bactériennes courantes de ville.

Ces fiches synthétiques ont été élaborées en partenariat  avec la Société de pathologie infectieuse de langue française (SPILF) et le Groupe de pathologie infectieuse pédiatrique (GPIP) et relues par le Collège de la médecine générale et les sociétés savantes concernées.

 

  • Le but de cette fiche mémo est de favoriser la prescription appropriée d’antibiotiques, afin de traiter efficacement les patients tout en diminuant les résistances bactériennes pouvant conduire à des impasses thérapeutiques.
  • Le choix de l’antibiotique, dose, posologie, modalité d’administration et la durée sont les éléments à prendre en compte pour une prescription adaptée.

 

 

Pyélonéphrite aiguë simple (aucun facteur de risque de complication)

  • Réalisation d’une bandelette urinaire (BU), et en cas de positivité, d’un examen cytobactériologique des urines (ECBU) :
    • L’ECBU est positif si leucocyturie ≥ 104/ml et bactériurie ≥ 103 UFC/ml pour Escherichia coli, Staphylococcus saprophyticus et ≥ 104 UFC/ml pour les autres bactéries.
    • Il n’est pas nécessaire de réaliser des hémocultures ou d’autres examens biologiques.
    • Une échographie rénale est indiquée dans les 24 premières heures si pyélonéphrite hyperalgique ou en cas d’évolution défavorable après 72 heures d’antibiothérapie.

 

  • Traitement probabiliste en attendant l’antibiogramme (débuté immédiatement après réalisation de l’ECBU)
Traitements recommandés
  • 1re intention : en l’absence de traitement par quinolone dans les 6 mois :
    • fluoroquinolones par voie orale : ciprofloxacine : 500 mg 2 fois par jour ou lévofloxacine : 500 mg par jour
  • 2e intention : en cas de prise de fluoroquinolones dans les 6 mois :
    • céphalosporines de 3e génération par voie parentérale : ceftriaxone (IM, IV) : 1 g par jour (2 g par jour si signes de gravité ou patient obèse : IMC > 30)

 

  • Traitement de relais: (désescalade fortement recommandée pour la molécule active avec le spectre le plus étroit).
    • Par ordre de préférence :
      • amoxicilline : 1 g 3 fois par jour pendant 10 jours ;
      • cotrimoxazole : 800 mg/160 mg 2 fois par jour pendant 10 jours ;
      • amoxicilline-acide clavulanique : 1g 3 fois par jour pendant 10 jours ;
      • ciprofloxacine : 500 mg 2 fois par jour ou lévofloxacine 500 mg 1 fois par jour ou ofloxacine 200 mg 2 fois par jour pendant 7 jours ;
      • céfixime : 200 mg 2 fois par jour pendant 10 jours ;
      • ceftriaxone : 1 g à 2 g par jour pendant 7 jours ;
      • En présence d’entérobactéries productrices de bêta-lactamase à spectre étendu : se référer aux recommandations de la SPILF de 2018.
    • Suivi :
      • réévaluation systématique à 72 heures ;
      • pas d’ECBU de contrôle sauf si évolution clinique défavorable après 72 heures.

 

Pyélonéphrite aiguë à risque de complication, sans signe de gravité

  • Au moins 1 facteur de risque de complication.
  • Réalisation d’une BU, et en cas de positivité, d’un ECBU.
    • Réalisation d’un bilan biologique : CRP, créatinine.
    • Un uroscanner est indiqué, le plus souvent en urgence, et au plus tard dans les 24 heures. En cas de contre-indication, l’alternative est une échographie rénale.
  • Traitements antibiotiques, probabilistes ou de relais : comparables à ceux de la pyélonéphrite simple, sans signe de gravité, pour une durée de 10 jours si l’évolution est rapidement favorable.
    • Suivi :
      • réévaluation clinique à 72 heures ;
      • pas d’ECBU de contrôle si évolution clinique favorable.

 

Autres infections urinaires de la femme

Consulter les fiches mémo préconisant les durées d'antibiothérapie dans les infections urinaires de la femme suivantes :

 


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