Objectif(s)

L’objectif principal de cet argumentaire est d’évaluer la pertinence de l’acte de dosage de l’hormone anti-müllérienne (AMH, code I003 de la LC) en vue de son inscription à la Nomenclature des actes de biologie médicale (NABM).

Méthode

La méthode pour traiter cette évaluation consiste à :

  • évaluer les techniques de dosage de première et deuxième génération de l’AMH avec l’analyse critique des données de la littérature synthétique et pour les techniques de troisième génération, des études identifiées par une recherche exhaustive ;
  • évaluer pour chaque indication la validité clinique, les performances diagnostiques et l’utilité clinique avec l’analyse critique des données de la littérature synthétique, à défaut, des études identifiées par une recherche exhaustive ;
  • consulter les organismes professionnels concernés interrogés en tant que parties prenantes au sens du décret n°2013-413 du 21 mai 2013 au moyen d’un questionnaire spécifique.

Conclusion

L’analyse des données disponibles a permis de conclure que :

  • les performances pré-analytiques et analytiques des tests automatisés (kits de dosage de troisième génération) sont supérieures à celles de tests manuels (première et deuxième génération). Une substitution des tests manuels par les tests automatisés est recommandée ;
  • en absence de standard international, pour toutes les indications listées ci-dessous, la valeur seuil est dépendante de la technique de dosage utilisée ;
  • situations cliniques pour lesquelles le dosage de l’AMH est pertinent :
    • la prédiction de la réponse ovarienne faible et excessive dans le cadre d’une stimulation ovarienne en complément du CFA et en remplacement de l’inhibine B,
    • la prise en charge de la fertilité féminine des femmes ayant subi ou allant suivre un traitement anticancéreux en complément du CFA quand ce dernier peut être réalisé,
    • la prise en charge des femmes atteintes de pathologies gynécologiques pelviennes (endométriose et kystes ovariens) en substitution du CFA et de l’inhibine B,
    • le diagnostic et le suivi de la tumeur de la granulosa en complément de l’inhibine B,
    • le diagnostic différentiel des désordres du développement sexuel ;
  • aucune valeur seuil d’AMH n’a été validée pour la caractérisation des ovaires polykystiques morphologiques dans le cadre du diagnostic du syndrome d’ovaires polykystiques chez les patientes ne pouvant pas bénéficier d’un CFA par échographie endovaginale (patientes vierges) ou quand les performances du CFA sont diminuées (à savoir chez les patientes obèses), quand l’un des deux autres critères de Rotterdam (oligo-anovulation et hyperandrogénie);
  •  situations cliniques pour lesquelles le dosage de l’AMH n’est pas indiqué :
    • prédiction des implantations, grossesses ou naissances dans le cadre de l’assistance médicale à la procréation,
    • prédiction de l’âge de la ménopause ou d’insuffisance ovarienne prématurée,
    • pronostic de la fertilité spontanée chez les femmes en bonne santé ;
  • situations cliniques pour lesquelles les données ne permettent pas de conclure sur la pertinence du dosage :
    • le diagnostic et le suivi de la puberté précoce ;
  • en raison des faibles performances pronostiques de l’inhibine B dans les différentes indications retenues, il serait pertinent d’envisager sa substitution par le dosage de l’AMH, à l’exception de son utilisation comme marqueur de la tumeur de la granulosa.

Les principales perspectives qui apparaissent à l’issue de cette évaluation concernent l’amélioration des designs des études incluant l’AMH pour mieux adapter les stratégies de stimulation ovarienne et le développement des recherches sur l’utilité clinique du dosage de l’AMH dans l’hypofertilité masculine

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