Modification de la Nomenclature des actes de biologie médicale pour l’acte de suivi thérapeutique des patients infectés par Treponema pallidum (bactérie responsable de la syphilis)

Evaluation des technologies de santé - Mis en ligne le 28 mars 2017

Objectif

L’objectif de ce travail est de répondre à une saisine la Caisse nationale d’assurance maladie des travailleurs salariés (CNAMTS) adressée en juin 2014, en vue d’inscrire à la Nomenclature des actes de biologie médicale (NABM) un acte de suivi thérapeutique de la syphilis.

Suite à cette même saisine, une évaluation traitant des actes de dépistage et de diagnostic a été publiée en mai 2015.

La CNAMTS propose d’inscrire un acte de suivi thérapeutique fondé sur un test non tréponémique (TNT) quantitatif, devant être réalisé à 3, 6 et 12 mois après le début du traitement pour une syphilis précoce (et de manière plus fréquente chez les patients infectés par le VIH et les femmes enceintes), et à 6, 12 et 24 mois pour une syphilis tardive. La demande précise d’une part qu’une négativation, sinon une diminution par quatre du titre, confirme une guérison et d’autre part, qu’une augmentation par quatre du titre permet de poser le diagnostic d’une recontamination.

Méthode

La méthode d’évaluation a consisté à analyser de manière critique la littérature synthétique (recommandations de bonne pratique et rapports d’évaluation technologique) identifiée par une recherche documentaire systématique sur la période 2007-2017, et à prendre en compte la position du Centre national de référence de la syphilis, par la retranscription de ses préconisations publiées sur son site internet.

Cinq recommandations de bonne pratique et un rapport d’évaluation technologique ont été analysés dans le cadre du présent rapport.

Leurs auteurs soulignent la rareté de données de bonne qualité disponibles. Leurs préconisations s’appuient sur des données de faible niveau de preuve ou sur des opinions d’experts ; celles quant à la conduite à tenir pour le suivi thérapeutique ne sont jamais gradées.

Conclusion

Les six documents analysés préconisent un suivi par un dosage quantitatif de TNT du traitement d’une syphilis précoce. Le suivi d’une syphilis tardive doit également être réalisé par le dosage quantitatif des TNT selon cinq des six documents. Ces conclusions sont donc très majoritairement en accord avec la proposition de modification proposée par la CNAMTS.

Trois des six documents précisent les fréquences de suivi thérapeutique. Ces fréquences sont hétérogènes entre elles. Il est à noter que la fréquence de suivi proposé par la CNAMTS se rapproche très sensiblement de celle proposée par l’une de ces trois recommandations.

Un suivi particulier de traitement de la femme enceinte et des patients VIH positifs est précisé dans trois des six documents. Il existe une relative convergence entre ces trois documents et la demande quant à la mise en place d’un suivi plus rapproché dans ces deux populations.

Enfin, il existe une convergence entre les six documents analysés et la demande, au sujet des seuils de TNT permettant de conclure au succès, à l’échec ou à une nouvelle contamination (variation minimale d’un facteur quatre).

Il est à noter que la proposition de la CNAMTS correspond en tout point à la position actuelle du CNR syphilis en ce qui concerne le suivi de la syphilis précoce, de la fréquence de suivi et des modalités de suivi des femmes enceintes et des patients VIH positifs. En revanche, le CNR ne fait pas mention des modalités de suivi des syphilis tardives.

Au total, au vue des données ainsi analysées, la HAS donne un avis favorable à la proposition de la CNAMTS d’inscription sur la NABM de cet acte de suivi du traitement de la syphilis.

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