Reflux gastro-œsophagien chez l’enfant de moins d’un an : définitions, prise en charge et pertinence des traitements pharmacologiques

Outil d'amélioration des pratiques professionnelles - Mis en ligne le 19 mars 2024 - Mis à jour le 19 mars 2024

Contexte

Face à une consommation non négligeable et en constante augmentation des inhibiteurs de la pompe à protons et à une augmentation du risque global d’infections bactériennes ou virales en cas d’exposition à ce traitement, la HAS a produit une fiche pertinence « Reflux gastro-œsophagien de l’enfant de moins d’un an : définitions, prise en charge et pertinence des traitements pharmacologiques » ainsi qu’une fiche d’information à destination des parents.

Chez l’enfant de moins d’un an, le reflux gastro-œsophagien (RGO) est un motif fréquent d’inquiétude parentale et de consultation en soins primaires.

Le RGO physiologique est de loin le plus fréquent. Il se manifeste par des régurgitations simples qui, même si elles peuvent être fréquentes, restent sans gravité. Son évolution est le plus souvent spontanément favorable.

Le RGO pathologique est défini comme tel lorsque le reflux provoque des symptômes gênants ou des complications. En pratique, avant un an, les symptômes sont non spécifiques : les régurgitations persistantes ou excessives sont associées à des refus de s’alimenter, des pleurs persistants inhabituels, une irritabilité, des troubles du sommeil ou un retard de croissance. La complication la plus fréquente est l’œsophagite par reflux, mais sa prévalence est rare chez les moins d’un an.

La démarche diagnostique est essentiellement clinique et la réassurance parentale a une place importante dans la prise en charge. Le recours aux examens complémentaires et aux traitements pharmacologiques se limitent aux situations de RGO pathologique.

Cibles et champ

Ces documents sont destinés principalement aux médecins généralistes, aux pédiatres de ville et aux parents, mais également plus largement à tout soignant ou personnel de la petite enfance.

La fiche pertinence décrit :

  • la définition du RGO physiologique et du RGO pathologique et comment les différencier ;
  • la prise en charge des régurgitations simples ;
  • la place des examens complémentaires ;
  • la prise en charge du RGO pathologique et la place des inhibiteurs de la pompe à protons.

La fiche à destination des parents aborde :

  • l’absence de gravité du reflux du nourrisson ;
  • les conseils pour limiter ces reflux ;
  • les cas où un traitement pharmacologique peut être nécessaire.

Productions 

L'essentiel

  • Les régurgitations simples sont très fréquentes avant l’âge d’un an et ne présentent pas, dans la majorité des cas, de caractère de gravité même si elles peuvent être la source d’une anxiété parentale élevée.
  • Chez l’enfant de moins d’un an, la distinction entre régurgitations simples et RGO pathologique est parfois délicate.
  • Les signes d’alerte d’une autre pathologie à prendre en charge en urgence sont des vomissements violents et en jet ou des vomissements bilieux (vert fluorescent).
  • Une irritabilité ou des pleurs excessifs, associés ou non à des régurgitations visibles, ne justifient pas à eux seuls des examens complémentaires à la recherche d’un RGO pathologique ni un traitement anti-sécrétoire.
  • La réassurance parentale et des mesures hygiéno-diététiques sont généralement suffisantes pour la prise en charge des régurgitations simples.
  • Il est recommandé de ne pas recourir à un inhibiteur de la pompe à protons pour traiter des signes isolés de reflux de type régurgitations, pleurs ou irritabilité rapportés chez un enfant dont le développement est par ailleurs normal.
  • Avant l’âge d’un an, le recours à un inhibiteur de la pompe à protons relève d’une prescription hors AMM. Il est réservé au traitement d’une œsophagite par reflux authentifiée par endoscopie œsogastroduodénale ou au traitement d’un reflux gastro-œsophagien pathologique attesté par pH-métrie.