7 novembre 2007

La prescription des psychotropes (anxiolytiques, hypnotiques, neuroleptiques, antidépresseurs pour l’essentiel) constitue un problème de santé majeur et complexe, particulièrement chez les personnes âgées. Afin d’améliorer les pratiques de prescription et l’usage des psychotropes, la HAS a réuni des professionnels de santé et des institutionnels, en étroite collaboration avec le ministère de la Santé, de la Jeunesse et des Sports. Les travaux conduits depuis 2006 ont permis d’établir un état des lieux des situations cliniques de prescription des psychotropes chez la personne âgée et de proposer un ensemble d’actions concertées pour les deux années à venir.

La prescription des psychotropes, un problème de santé majeur et complexe
En France, la consommation des médicaments psychotropes est excessive et tend à se banaliser, particulièrement chez les personnes âgées. On estime qu’au-delà de 70 ans, une personne sur deux consomme de façon prolongée des médicaments anxiolytiques ou hypnotiques (benzodiazépines). Les femmes consommeraient deux fois plus de psychotropes que les hommes.

De nombreux travaux soulignent qu’actuellement, en France, il n’est pas fait bon usage des psychotropes tant en ce qui concerne la prescription que la consommation. Chez la personne âgée, les problèmes portent essentiellement sur :
- une surprescription et une consommation prolongée des benzodiazépines (médicaments anxiolytiques et hypnotiques) dans les troubles du sommeil et de l’anxiété, alors que les risques liés à ces médicaments sont supérieurs aux bénéfices ;
- une surprescripton de neuroleptiques dans les troubles du comportement avec manifestations extérieures (fréquents chez les patients atteints de la maladie d’Alzheimer par exemple) ;
- à l’inverse, une prescription insuffisante d’antidépresseurs chez la personne âgée réellement dépressive.

Une concertation nationale pour améliorer la prescription des psychotropes chez la personne âgée
A l’invitation de la HAS, de nombreux partenaires professionnels (ordre des médecins, ordre des pharmaciens, médecins généralistes, gériatres, psychiatres, pharmacologues, neurologues, sociétés savantes, organismes agréés pour l’évaluation des pratiques, …), et institutionnels (DGS, DGAS, DHOS, Afssaps, InVS, INPES, CNAM TS, RSI, MSA, FNMF, OPEPS), ont décidé de coopérer et de mutualiser expériences, compétences et actions, pour améliorer la prescription des psychotropes chez la personne âgée. Ainsi a été appliquée de façon pilote une méthode participative d’aide à la décision basée sur un état des lieux des connaissances, des initiatives déjà menées (retours d’expérience) et des pratiques réelles, dans le but de proposer des actions concertées prenant en compte les nombreuses actions en cours ou programmées. Ces propositions d’actions sont envisagées sur deux ans avec un suivi commun d’indicateurs à disposition des partenaires, et ciblé sur des actions significatives.

Améliorer les quatre situations à l’origine de la majorité des prescriptions, avec un suivi ciblé sur six actions phares
Les propositions sont articulées autour :

1. des actions à mener en regard des principales situations de prescription (troubles du sommeil, dépression, signes anxieux, troubles du comportement) ;

2. de mesures générales ciblant les personnes âgées, les professionnels ou les psychotropes ;

3. des projets de recherche à conduire pour combler les besoins en terme de connaissance. La mise à disposition de données de suivi par les différents partenaires dont l’assurance maladie permettra d’établir un tableau de bord général pour évaluer l’impact du programme d’action.

Au titre des actions phares sont proposées :
- trois programmes auprès des professionnels de santé : « optimisation de la prescription médicamenteuse chez le sujet âgé (notamment des psychotropes) » en médecine générale en lien avec les pharmaciens ; « dépression du sujet âgé » en établissement d’hébergement pour les personnes âgées dépendantes et en ambulatoire ; « bientraitance » en établissement, intégrant les troubles du comportement de la maladie d’Alzheimer ;

- une campagne grand public à propos de l’insomnie et des somnifères, de l’anxiété et des anxiolytiques ;

- un travail d’homologation des classes pharmacothérapeutiques pour améliorer les logiciels d’aide à la prescription ;

- le suivi d’un programme de recherche sur les psychotropes et le sujet âgé.

Un certain nombre de ces actions, conçues de façon concertée avec leurs opérateurs, au regard de l’existant et du prévisionnel de chacun, sont déjà en cours en 2007 ou sont programmées. Ainsi, des recommandations sur les modalités d’arrêt des benzodiazépines chez le sujet âgé sont apparues nécessaires dès le début de la réflexion, et la HAS a engagé immédiatement leur production afin de les mettre à disposition dès les conclusions des travaux. Ce dispositif est complété par des propositions d’actions nouvelles.

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