Réponses rapides dans le cadre de la COVID-19 - Prophylaxie (PrEP) du VIH par ténofovir disoproxil / emtricitabine dans le cadre de l’urgence sanitaire

Réponses rapides dans le cadre de la COVID-19 - Mis en ligne le 28 avr. 2021

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L’essentiel

La HAS a été saisie par la DGS le 3 mars 2021 pour la rédaction de « réponses rapides dans le cadre de l’urgence sanitaire » afin d’élaborer des propositions relatives à l’accompagnement des médecins de ville qui souhaiteraient primo-prescrire la prophylaxie pré-exposition (PrEP) du VIH par ténofovir disoproxil/emtricitabine (TRUVADA et ses génériques).

  • Réponse rapide n°1 : la prophylaxie pré-exposition du VIH (PrEP) est un outil à part entière de la stratégie de prévention de l’infection au VIH. Elle s’adresse aux personnes exposées au VIH.
    L’information sur la PrEP peut être donnée à toute personne potentiellement exposée au VIH au cours de sa vie sexuelle.
    La mise sous PrEP nécessite un engagement du médecin dans le suivi du patient et l’adhésion continue par le patient à la démarche.
  • Réponse rapide n°2 : l’identification des personnes exposées au VIH, pour lesquelles la PrEP est adaptée, nécessite une approche individualisée qui tient compte des expositions passées et futures.
  • Réponse rapide n°3 : les indications de la PrEP ne doivent pas être utilisées comme des critères de sélection mais servent à guider la discussion avec le patient et à l’aider à prendre une décision partagée quant à l’utilisation de la PrEP.
  • Réponse rapide n°4 : afin de faciliter cette prescription, tout médecin peut faire la première prescription et le renouvellement de la PrEP : en ville, en CeGIDD, en centre de santé, à l’hôpital, en établissement social ou médico- social, …
    Pour être accompagné dans sa prescription, le médecin est incité à :
    • suivre une formation ouverte à distance (formaprep via www.formaPrEP.org), une formation médicale continue (ANDPC, FAF) ;
    • faire appel aux réseaux de santé expérimentés dans cette prise en charge, comme les CeGIDD (centre gratuit d’information, de dépistage et de diagnostic), les COREVIH (Coordination régionale de lutte contre l'infection à VIH) dont les coordonnées sont disponibles sur le site de l’ARS et de la SFLS, ou à une CPTS (Communauté professionnelle territoriale de santé), une MSP (Maison de santé pluriprofessionnelle), les centres de santé qui incluraient la santé sexuelle dans leurs thématiques ;
    • consulter les sites d’aide à la prescription et au suivi (VIHclic, brochure AIDES, …)
  • Réponse rapide n°5 : si l’indication de PrEP est posée, celle-ci peut être initiée dès la première consultation en fonction des résultats récents d’une sérologie VIH, d’une estimation du débit de filtration glomérulaire, d’une sérologie VHB et en l’absence de suspicion de primo-infection VIH.
  • Réponse rapide n°6 : les consultations de suivi peuvent être réalisées en téléconsultation en accord avec la personne et dans le cadre de la réglementation.

 

Contexte

Durant la crise sanitaire liée à la COVID-19, l’organisation et la continuité du suivi des personnes exposées au VIH doivent s’adapter pour garantir la qualité la sécurité des soins.

L’étude pharmaco-épidémiologique EPI-PHARE réalisée à partir des données de remboursement du Système National des Données de Santé a permis d’évaluer la délivrance des médicaments de ville en France durant la période de confinement national et de post-confinement jusqu’au 13 septembre 2020, soit au total sur un suivi de six mois. Elle a montré d’une part une nette diminution des délivrances (-36%) et des instaurations (-47%) de prophylaxie pré-exposition (PrEP) pendant le 1er confinement, avec une reprise rapide des instaurations en post-confinement à un niveau global plus bas ; d’autre part, une diminution massive du nombre de tests de dépistage VIH en laboratoire durant les 6 premiers mois de l’épidémie de COVID-, impactant le délai du diagnostic chez les personnes infectées.

L’Enquête Rapport au Sexe (ERAS) réalisée par Santé publique France a permis de caractériser l’impact perçu de la crise sanitaire liée à la COVID-19 sur les conditions de vie, les recours aux soins spécifiques et les comportements sexuels des HSH (n=8 345) durant la période du confinement : 28% ont reporté leur dépistage VIH/IST et 34% des séropositifs ont reporté une consultation de suivi du VIH. Pour les usagers de PrEP, seuls 6% rapportaient avoir arrêté de la prendre parce qu’ils n’avaient plus de médicaments. Alors que la principale raison d’arrêt de la PrEP était le fait de ne plus avoir de relation sexuelle au cours du confinement, deux mois après la fin du confinement, 15% des usagers de PrEP n’avaient pas repris leur traitement (BEH du 1er décembre 2020).

Ces réponses rapides portent sur la prophylaxie pré-exposition du VIH par ténofovir disoproxil/emtricitabine. Elles précisent les prescripteurs de la PrEP du VIH, les outils mis en place pour les accompagner dans cette prescription ainsi que les modalités de prise de la PrEP (schémas d’administration, initiation, suivi et arrêt de la PrEP).

Elles s'adressent à l'ensemble des médecins intéressés dans les stratégies de prévention diversifiée du VIH, en ville, en CeGIDD, en centres de santé, à l’hôpital, en établissement social ou médico-social, … et qui souhaitent faire la première prescription et le renouvellement de la PrEP afin de répondre aux besoins spécifiques de leurs patients.

Ces réponses rapides, élaborées sur la base des connaissances disponibles à la date de leur publication, sont susceptibles d’évoluer en fonction de nouvelles données.

Retrouvez toutes les fiches réponses rapides dans le dossier Covid-19.

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