Nature de la demande

Réévaluation SMR

Réévaluation

Avis favorable au remboursement dans :

  • Le retard de croissance (taille actuelle < -3 DS[1] et taille des parents ajustée < -1 DS) chez les enfants nés petits pour l’âge gestationnel avec un poids et/ou une taille de naissance < -2 DS, n’ayant pas rattrapé leur retard de croissance (vitesse de croissance < 0 DS au cours de la dernière année) à l’âge de 4 ans ou plus,
  • Le traitement substitutif chez l’adulte présentant un déficit marqué en hormone de croissance documenté par un test dynamique unique démontrant le déficit somatotrope.

Dans le retard de croissance chez les enfants nés petits pour l’âge gestationnel, le service médical rendu est désormais modéré, auparavant il était faible.

Quel progrès ?

Pas de modification du progrès dans la prise en charge.

Quelle place dans la stratégie thérapeutique ?

La somatropine ne peut être utilisée que dans les indications strictes de l’AMM. La décision de traiter doit s’appuyer sur les critères de la fiche d’intérêt thérapeutique pour chaque indication et les posologies doivent toujours être respectées. Cependant, la dose de somatropine peut être adaptée en fonction de la croissance, de la tolérance clinique et des concentrations d’IGF-1.

L’intérêt du traitement doit être réévalué régulièrement.

Place du médicament

Retard de croissance chez les enfants nés petits pour l'âge gestationnel

Les causes organiques ou les traitements pouvant expliquer un retard de croissance doivent être recherchés et exclus avant de commencer le traitement par rhGH. La stimulation de la croissance chez les enfants ne peut se faire qu’avant soudure des épiphyses. L’expérience d’un début de traitement juste avant la puberté chez les enfants nés petits pour l’âge gestationnel est limitée. Par conséquent, il n’est pas recommandé de commencer le traitement juste avant la puberté. Les critères d’instauration du traitement par rhGH qui doivent tous être réunis, sont :

  • taille justifiant l’instauration du traitement ≤ – 3 DS pour l’âge chronologique ;
  • taille à la naissance inférieure à – 2 DS pour l’âge gestationnel ;
  • enfants n’ayant pas rattrapé leur retard de croissance (vitesse de croissance < 0 DS au cours de la dernière année) à l’âge de 4 ans ou plus ;
  • taille < – 1 DS par rapport à la taille attendue en fonction des tailles des parents.

Les enfants traités par rhGH seront suivis tous les 3 mois en consultation dont une fois par an avec le spécialiste pour évaluer l’efficacité de ce traitement et l’intérêt de sa poursuite. Les critères d’arrêt du traitement sont :

  • apparition ou évolution d’un processus tumoral ;
  • après la première année de traitement, une vitesse de croissance < + 1 DS ;
  • vitesse de croissance < 2 cm/an ;
  • soudure des épiphyses sur les radiographies.

Chez l’enfant, le traitement doit être arrêté après 1 an de traitement chez les non répondeurs (vitesse de croissance < 2 cm/an). Dans tous les cas, le traitement par somatropine doit être réévalué après 1 à 2 ans de traitement, lorsque le recul sur l’évolution de la croissance est suffisant.

Déficit marqué en hormone de croissance documenté de l’adulte

La recherche d’un déficit en GH de l’adulte ne doit être réalisée que chez les patients avec une pathologie évoquant un déficit somatotrope et ayant obligatoirement :

  • soit une pathologie hypothalamo-hypophysaire opérée ou non ;
  • soit subi une radiothérapie cérébrale ;
  • soit eu un déficit somatotrope dans l’enfance.

Il n’y a pas de donnée pour justifier l’instauration d’un traitement par rhGH chez l’adulte de plus de 60 ans. Le traitement substitutif des autres déficits hormonaux devra être adapté et stable depuis trois mois avant de rechercher puis de traiter un déficit somatotrope. Le traitement par rhGH est justifié si :

  • le déficit est biologiquement prouvé par les tests appropriés ; et
  • le patient a une détérioration marquée de la qualité de vie (fatigabilité, difficulté à l’effort) ainsi qu’une modification de la composition corporelle (adiposité abdominale avec augmentation du rapport taille/hanches).

    L’objectif du traitement est d’obtenir un bénéfice maximal en limitant les effets indésirables. Il est recommandé d’instaurer le traitement par des posologies faibles de l’ordre de 0,15 à 0,30 mg/j. L’objectif du traitement est d’obtenir une concentration d’insuline-like growth factor I (IGF1) normale pour le sexe et l’âge. Au début du traitement, les patients doivent être évalués tous les 1 à 2 mois ; la dose de rhGH doit être adaptée en fonction de la tolérance clinique et des concentrations d’IGF1. La dose minimale efficace devra être utilisée. L’instauration du traitement avec des doses faibles associées à l’augmentation progressive tous les 1 à 2 mois permet de réduire la survenue d’effets indésirables. En fonction des résultats et de la tolérance, la posologie pourra être augmentée en l’espace de 3 à 6 mois sans dépasser les doses maximales préconisées par l’AMM. Les patients doivent être informés des effets indésirables (cf. RCP). En cas d’effets indésirables persistants, les posologies doivent d’abord être diminuées, puis l’arrêt du traitement devra être discuté.

    La somatotropine est contre indiquée en cas de processus tumoral évolutif. Dans le cas d’un antécédent tumoral, en l’absence de diagnostic précis sur la pathologie tumorale ou si la tumeur est cliniquement connue pour récidiver fréquemment, il est déconseillé d’instaurer le traitement par la rhGH.

    Dans les autres cas d’antécédent tumoral et avant d’instaurer un traitement substitutif, il convient de s’assurer de la non reprise du processus évolutif par une période de surveillance préalable à l’instauration du traitement, dont la durée est à déterminer avec les oncologues et/ou les neurochirurgiens et en faisant appel à l’imagerie (IRM).

    Suivi du traitement.

    Il n’existe toujours pas de critère validé pour évaluer l’efficacité de la rhGH chez l’adulte. L’amélioration est essentiellement subjective (amélioration de la qualité de vie, diminution de la fatigabilité…). Les patients traités par la GH doivent cependant être régulièrement suivis avec recueil tous les 1 à 2 mois du poids, de la circonférence-taille/hanche, de la pression artérielle jusqu’à ce que les doses optimales de rhGH soient stabilisées. A partir de ce moment, les visites peuvent être semestrielles. Une appréciation de la qualité de vie ainsi que des paramètres de composition corporelle, en les comparant aux données de l’examen avant traitement, permet de décider de la poursuite du traitement. Lorsqu’il est décidé de traiter par GH un déficit secondaire à une lésion intracrânienne, les patients devront être suivis régulièrement afin de dépister une éventuelle progression ou une récidive. Toute récidive ou progression de la tumeur implique l’arrêt du traitement.

    L’observance et les résultats du traitement substitutif des déficits antéhypophysaires associés doivent être vérifiés au moins 1 fois par an et seront également pris en compte pour évaluer l’intérêt de poursuivre le traitement.

    Chez l’adulte, il n’existe pas de critère validé pour évaluer l’efficacité de la somatropine. L’amélioration est essentiellement subjective (impact sur la qualité de vie, diminution de la fatigabilité…).

Service Médical Rendu (SMR)

Modéré

Le service médical rendu par SAIZEN (somatropine) :

  • reste modéré dans le déficit marqué en hormone de croissance (GH) de l’adulte documenté par un test dynamique unique démontrant le déficit somatotrope ;
  • est modéré dans l’indication du retard de croissance (taille actuelle < -3 DS et taille des parents ajustée < -1 DS) chez les enfants nés petits pour l’âge gestationnel avec un poids et/ou une taille de naissance < -2 DS, n’ayant pas rattrapé leur retard de croissance (vitesse de croissance < 0 DS au cours de la dernière année) à l’âge de 4 ans ou plus.

Amélioration du service médical rendu (ASMR)

III (modéré)

Les nouvelles données ne modifient pas les conclusions précédentes de SAIZEN (somatropine) dans l’indication du déficit marqué en hormone de croissance (GH) de l’adulte documenté par un test dynamique unique démontrant le déficit somatotrope. 

V (absence)

Les nouvelles données ne modifient pas les conclusions précédentes de SAIZEN (somatropine) dans l’indication du retard de croissance de l’enfant né petit pour l’âge gestationnel. 


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