Un accident vasculaire cérébral (AVC) arrive soudainement quand une partie du cerveau ne reçoit plus de sang ou quand un vaisseau saigne dans le cerveau.
C’est une maladie fréquente : chaque année en France, environ 120 000 personnes sont hospitalisées à cause d’un AVC.
C’est une maladie grave : 1 personne sur 4 décède dans l’année qui suit l’AVC.

C’est la première cause de décès chez les femmes et la deuxième chez les hommes.
De plus, l’AVC est la principale cause de handicap non lié à un accident.  

 

À quoi est-il dû ?  

Un accident vasculaire cérébral (AVC) se produit quand la circulation sanguine vers le cerveau ou dans le cerveau est interrompue.

Cela peut arriver de deux façons :

  • Le plus souvent (environ 8 cas sur 10), c’est un caillot qui bloque une artère : on parle alors d’AVC ischémique.
  • Dans d’autres cas, une artère se rompt et provoque un saignement dans le cerveau : c’est un AVC hémorragique.

Parfois, les signes d’un AVC disparaissent tout seuls en quelques minutes ou quelques heures. On appelle ça un accident ischémique transitoire (AIT).
Même si les symptômes ne durent pas, il faut agir vite et consulter en urgence, car il y a un risque élevé d’avoir un AVC plus grave dans les jours qui suivent, avec des séquelles durables

 

Quels sont les signes d’alerte d’un AVC ?

Six signes pour reconnaître rapidement un AVC, surtout s’ils apparaissent brutalement :

  1. Faiblesse ou paralysie d’un bras, d’une jambe, ou d’un côté du corps (hémiplégie). Paralysie d’un côté du visage (par exemple, un coin de bouche qui tombe)
  2. Perte de sensation dans un bras, une jambe, ou sur un côté du visage ou du corps.
  3. Difficulté à parler ou à trouver les bons mots.
  4. Trouble de l’équilibre ou difficulté à marcher.
  5. Perte de la vue d’un œil.
  6. Mal de tête très fort et brutal, qui arrive d’une seconde à l’autre.

 

Le mémo FAST pour repérer un AVC

FAST est un moyen facile de se souvenir des signes d’un AVC.
C’est un mot anglais qui correspond à :

  • F : face (visage) : le visage paraît inhabituel ? ⇒ Demander à la personne de sourire ;
  • A : arm (bras) : un des bras reste pendant ? ⇒ Demander à la personne de lever les deux bras ;
  • S : speech (parole) : la personne parle bizarrement ? ⇒ Demandez-lui de répéter une phrase simple
  • T pour Time : si un de ces signes apparaît brutalement, il faut appeler le 15 immédiatement.

Ce petit mot aide à reconnaître rapidement un AVC et à agir vite, ce qui peut éviter des séquelles graves.

 

Que faire lorsque l’on suspecte un AVC ?

Appeler le 15, le SAMU.

Les signes d’un AVC arrivent brutalement et souvent de façon impressionnante.
C’est une urgence médicale : plus on agit vite, plus on limite les risques de paralysie, de troubles du langage ou même de décès.

Même si les signes disparaissent, il ne faut pas attendre : appeler le 15 reste le moyen le plus rapide d’être pris en charge et de limiter les séquelles.

Le 114 est un numéro d’urgence national en France, gratuit et accessible 24h/24 et 7j/7, destiné aux personnes sourdes, malentendantes, aphasiques ou dysphasiques. Il permet de contacter les services de secours (SAMU, pompiers, police/gendarmerie) en cas d’urgence. Les messages sont reçus et traités par des agents formés, qui contactent ensuite le service d’urgence adapté.

📱 Mode de communication : Le 114 fonctionne par SMS, visio, tchat

 

Comprendre votre parcours de soins

Les premières heures sont capitales

Les premières heures après un AVC sont très importantes. Il faut agir vite, car chaque minute compte pour limiter les séquelles comme la paralysie ou les troubles du langage.

Partout en France, les équipes médicales (le SAMU, les urgences, les services spécialisés) sont prêtes à intervenir rapidement et efficacement.

C’est pour cela que le 15 (SAMU) est le meilleur numéro à appeler : il permet d’être orienté tout de suite vers le bon service et de recevoir les soins adaptés le plus vite possible.

Les premières étapes de la prise en charge

Schéma AVC

 

Qui intervient et à quel moment ?

Lors d’un AVC, plusieurs équipes interviennent à différentes étapes :

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Avant l’arrivée à l’hôpital : le SAMU (le 15) décide du meilleur endroit où envoyer la personne pour une prise en charge adaptée, et les pompiers ou les ambulanciers l’emmènent rapidement.

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À l’hôpital : les soignants confirment le diagnostic et commencent le traitement d’urgence. Si besoin, une équipe spécialisée peut intervenir pour déboucher mécaniquement une artère.

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Dans les services spécialisés : on surveille la personne, on cherche la cause de l’AVC, on commence la prévention et la rééducation (kiné, orthophonie, etc.).

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En service de rééducation : l’objectif est d’aider la personne à retrouver le plus d’autonomie possible.

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Au retour à domicile : la personne est suivie à long terme par son médecin traitant et des spécialistes, avec parfois de l’aide à domicile ou un accompagnement social.

 

 

Organiser votre retour à domicile

Avant la sortie : oser poser toutes ses questions

Au cours de votre hospitalisation, vous pouvez être soigné dans un ou plusieurs services en fonction de votre état de santé : urgences, unité neurovasculaire, neurologie, cardiologie, chirurgie vasculaire ou encore soins médicaux et réadaptation.

Avant de quitter l’hôpital pour retourner à votre domicile, un entretien est organisé avec le médecin et d’autres professionnels si besoin (cadre de santé, assistante sociale, infirmière, kinésithérapeute…).

Cet entretien a pour but de vous expliquer comment poursuivre vos soins. C’est très important pour continuer votre rétablissement et retrouver une bonne qualité de vie.

Une lettre de liaison vous est remise à cette occasion, qui résume votre situation médicale et vos traitements. Elle facilite la circulation de l’information entre professionnels et est importante pour la bonne continuité de vos soins et rééducation. Il est donc important que vous la transmettiez aux professionnels qui vont désormais vous accompagner.

Beaucoup d’informations vous sont données lors de l’entretien. N’hésitez pas à le préparer en notant toutes vos questions (la liste qui suit vous donne quelques exemples) et à demander à un proche d’être présent pour ne rien oublier et vous soutenir.

Exemples de questions que vous ou vos proches pouvez poser pour préparer votre sortie

Sujets à aborder lors de la sortie

Exemples de questions à poser
Cause probable de votre AVC

Pouvez-vous m’expliquer ce qui a provoqué mon AVC ? Est-ce que je peux avoir un autre AVC ?

Traitements à suivre et précautions

À quoi servent mes médicaments ? Pendant combien de temps dois-je les prendre ?

Quels sont les effets secondaires possibles de mes médicaments ? Est-ce qu’il y a des signes qui doivent me conduire à consulter rapidement ? Que faire si j’oublie de les prendre ?

Prochains rendez-vous et suivi

Quels examens dois-je encore passer ? Quels médecins dois-je voir ?

Où et comment prendre les rendez-vous ?

Dois-je revenir à l’hôpital et si oui dans quel délai ?

Aides pour le retour à domicile

Quels types d’aides puis-je avoir à la maison ? Comment les demander ? Puis-je bénéficier du service de retour à domicile Prado (service proposé par l’Assurance maladie) ?

Programme de rééducation ou de réadaptation

Combien de séances vais-je avoir par semaine ? Qui va les assurer ? Est-ce à moi de prendre rendez-vous ?

Programme d’éducation thérapeutique

Pouvez-vous m’expliquer ce que c’est ?

Que puis-je en attendre dans ma situation ?

Comment puis-je en bénéficier ?

Est-ce pris en charge financièrement ?

Consultation du médecin traitant

Que faire si je n’ai pas de médecin traitant ?

Dois-je prendre rendez-vous dès aujourd’hui ?

Consultation du médecin du travail (si vous êtes concerné)

Comment prévenir mon médecin du travail ? Y a-t-il des aménagements possibles pour mon poste ?

Présenter la lettre de liaison aux autres soignants

Que contient la lettre de liaison ? À qui dois-je montrer cette lettre ? Faut-il en garder une copie ?

Interdiction temporaire de conduite après un AVC 

Quand pourrai-je reprendre le volant ? Quelles démarches dois-je faire avant ? (voir encadré plus loin)

Reprise de vos activités quotidiennes

À partir de quand puis-je reprendre les activités que j’aime ? (loisirs, activité physique, etc.)

Que faire en cas d’urgence

Dois-je avoir une carte sur moi indiquant que j’ai eu un AVC et les traitements que je prends ?

Associations de patients

Quelles associations existent près de chez moi ? Que peuvent-elles m’apporter ? Comment puis-je participer à leurs activités ?
Autre sujet  

 

Reprendre pas à pas le cours de votre vie

Revenir à la maison après un AVC est une période délicate.

Si vous n’avez pas encore retrouvé toutes vos capacités (difficultés pour parler ou pour vous déplacer par exemple), il est nécessaire de poursuivre la rééducation pour améliorer vos capacités et retrouver une meilleure qualité de vie. La rééducation peut être dispensée :

  • soit chez des professionnels libéraux (kinésithérapeute, orthophoniste…) près de chez vous ;
  • soit en « hôpital de jour de rééducation », si une prise en charge intensive avec une organisation et du matériel spécialisé sont nécessaires. Vous vous rendez alors dans un hôpital ou une clinique spécialisée.

Des difficultés « invisibles » sont également fréquentes, comme des pertes de mémoire ou des difficultés de concentration. Accepter votre nouvelle situation peut également avoir des effets sur votre moral.

Avant tout, il est important de maintenir des loisirs, des moments de convivialité et si possible des sorties, pour préserver vos liens sociaux et votre moral. Une activité physique adaptée à vos capacités est également recommandée dès accord de votre médecin. N’hésitez pas à aborder la question avec lui.

Dans certains cas, il faut apprendre à vivre autrement, avec de nouvelles limites. Des activités de réadaptation sont alors nécessaires pour vous aider à composer avec votre nouvelle vie.

Vos proches ont un rôle capital à jouer pour vous aider selon leur disponibilité, et vous accompagner dans cette période d’adaptation.

 

À retenir

  • La rééducation permet d’améliorer vos capacités (parole, langage, marche, etc.).
  • La réadaptation permet d’apprendre à vivre avec une perte d’autonomie.

 

Conduire à nouveau votre voiture

Après un AVC, vous devez passer une visite médicale pour vérifier votre aptitude à conduire. Cette visite est obligatoire et doit être réalisée par un médecin agréé par la préfecture de votre département (pas votre médecin traitant). C’est à vous de prendre rendez-vous.

La décision d’autoriser ou non la conduite automobile est prise au cas par cas, selon les résultats de l’évaluation médicale. Il peut être décidé par exemple d’aménager votre véhicule.

 

Un interlocuteur principal : votre médecin traitant

Votre médecin traitant, qui est en général votre médecin généraliste, a pour rôle d’organiser et de coordonner l’ensemble des interventions dont vous et votre entourage avez besoin : vos consultations chez un médecin spécialiste et en particulier la consultation post-AVC, votre rééducation, votre participation à un programme d’éducation thérapeutique ou d’activité physique adaptée, les aides à domicile et les temps de répit pour vos proches.

Il est également l’interlocuteur du service de santé au travail et peut vous conseiller pour récupérer votre autorisation de conduire.

Prenez rapidement un rendez-vous avec lui ; pensez à apporter votre dossier médical et votre lettre de liaison.

 

Bénéficier de services d'aide et de soins à domicile

À domicile, différents professionnels peuvent vous apporter des soins, des services ménagers ou encore un accompagnement social.

Les services de soins à domicile (sur prescription médicale)
  • Des soins infirmiers peuvent être pratiqués à domicile : il peut s’agir d’aide à la toilette, d’actes infirmiers ou de surveillance de médicaments par exemple.
  • La rééducation est dispensée par des professionnels libéraux (kinésithérapeutes, orthophonistes, ergothérapeutes) le plus souvent à leur cabinet, mais peut l’être à domicile si besoin.
  • Les services autonomie à domicile (SAD) offrent une gamme de prestations comprenant de l’aide, de l’accompagnement et des soins. Ils regroupent les activités des services d’aide et d’accompagnement à domicile (SAAD), services de soins infirmiers à domicile (SSIAD) et services polyvalents d’aide et de soins à domicile (SPASAD). Vous pouvez vous renseigner auprès de la mairie de votre domicile.
 
 
Les services d’aide à domicile 
  • Ce sont des prestations de services ménagers et d’aide à la personne pour des activités ordinaires et les actes essentiels de la vie quotidienne (ménage, repassage, préparation des repas, etc.). Elles peuvent être financées par votre conseil départemental, la caisse primaire d’assurance maladie ou par certaines assurances complémentaires santé (mutuelle) en fonction de votre contrat.
 
 
Les services d’accompagnement social 
  • Si, à la suite de votre AVC, vous êtes reconnu en situation de handicap par la Maison départementale pour les personnes handicapées (MDPH), des équipes pluriprofessionnelles peuvent vous aider dans vos démarches pour maintenir votre insertion sociale, au sein de services appelés « service d’accompagnement à la vie sociale » (SAVS) ou « service d’accompagnement médico-social pour adulte handicapé » (SAMSAH).
 
 

Bon à savoir

Des structures ressources existent pour évaluer vos besoins et coordonner les interventions :

  • CCAS (le centre communal d’action sociale) : apporte une aide sociale de proximité ;
  • MDPH (la Maison départementale pour les personnes handicapées) : constitue un guichet unique pour les droits, aides et accompagnements liés au handicap ;
  • PTA (la Plateforme territoriale d’appui) : assure la coordination des soins complexes à domicile.

D’autres structures existent, adressez-vous à l’assistante sociale de l’hôpital dans lequel vous êtes suivi ou à l’assistante sociale du centre communal d’action sociale (CCAS) de votre commune.

 

Faire appel aux aides matérielles

Aides techniques 

Des objets peuvent vous aider au quotidien ou assurer votre sécurité, comme un siège de bain, un déambulateur, une téléalarme, etc. Certains peuvent être remboursés par l’Assurance maladie ou les prestations sociales liées au handicap, d’autres restent à votre charge.

 Aménagement du logement 

Parfois, il faut aménager certaines choses chez vous, comme adapter la salle de bains ou ajouter une rampe. Des spécialistes, ergothérapeutes et assistantes sociales peuvent vous conseiller.

Des organismes comme l’Agence nationale pour l’amélioration de l’habitat (Anah) peuvent dans certains cas vous aider à payer ces travaux. Adressez-vous à l’assistante sociale de l’hôpital dans lequel vous êtes suivi ou à l’assistante sociale du centre communal d’action sociale (CCAS) de votre commune pour être accompagné dans vos démarches.

 

Se rapprocher des associations

Les conséquences de l’AVC ont un impact sur votre vie sociale, familiale et sur votre intimité.

Les associations de personnes ayant vécu un AVC peuvent vous permettre d’aborder les différentes questions que vous vous posez. 

Elles peuvent vous soutenir, soutenir vos proches et favoriser vos liens sociaux.

Elles ont une expérience du parcours de soins et ont développé des savoirs sur la vie au quotidien après un AVC.

 

Vos proches aidants aussi ont besoin de soutien

Votre famille, vos proches sont parfois très présents pour vous aider au quotidien et pour assurer les tâches ménagères.

Au choc émotionnel qu’a constitué votre AVC succède parfois une réorganisation de la vie familiale.

En tant qu’aidant, il est courant de s’investir pleinement dans l’aide apportée, au point de ne plus prendre soin de soi et de mettre en danger sa propre santé, parfois jusqu’à l’épuisement.

Les associations de personnes ayant vécu un AVC et les pouvoirs publics ont pris la mesure de cette charge et ont mis en place des actions spécifiques pour les aidants :

  • des formations pour apprendre aux aidants à composer avec leurs différents engagements ;
  • des lieux ou des temps de répit pour souffler et se changer les idées, comme des « cafés des aidants ».

Des droits spécifiques pour les aidants existent, voir la rubrique « Pour aller plus loin » ci-dessous.

 

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