Activité physique : ses bienfaits sur la santé commencent dès le plus jeune âge
Apprentissage de la motricité, loisirs, activités sportives en famille, en milieu scolaire ou en association : l’activité physique, et plus largement le mouvement, font partie de la vie de l’enfant et de l’adolescent. Aujourd’hui, les jeunes pratiquent pourtant de moins en moins d’activité physique tandis que les comportements sédentaires augmentent avec en particulier l’accroissement du temps passé devant des écrans. Or les effets bénéfiques de l’activité physique sur la santé des personnes commencent dès l’enfance et se poursuivent tout au long de la vie. La Haute Autorité de santé (HAS) publie dans ce contexte un guide dédié à l’activité physique chez l’enfant et l’adolescent. L’objectif est d’aider les professionnels de santé (en ville, à l’hôpital, en milieu scolaire…) à promouvoir l’activité physique, à repérer les enfants inactifs ou sédentaires, à identifier ceux qui présentent des risques ou des limitations à la pratique et à accompagner l’enfant et ses parents selon les besoins.
Aujourd’hui en France, parmi les jeunes âgés de 6 à 17 ans, 2 sur 3 pratiquent moins de 60 minutes d’activité physique et passent plus de 2 heures devant un écran par jour[1], avec des conséquences délétères sur leur santé, tant physique que mentale. La situation est plus marquée chez les jeunes issus des milieux sociaux les moins favorisés.
L’activité physique participe au bon développement psychomoteur de l’enfant dès son plus jeune âge et améliore sa condition physique et sa santé. Elle prend différentes formes : les déplacements et actions du quotidien, les loisirs actifs pratiqués seul, entre amis ou en famille, l’éducation physique et sportive obligatoire à l’école, les activités sportives scolaires et périscolaires (facultatives), ainsi que les activités physiques ou sportives encadrées en club, association ou centre de loisirs. Les effets bénéfiques sur la santé se poursuivent tout au long de la vie, participant à la prévention de maladies chroniques, au maintien de l’autonomie pour les enfants en situation de handicap ou encore à l’amélioration de la qualité de vie. Les comportements sédentaires et le manque d'activité physique favorisent la surcharge pondérale, avec la survenue d’un syndrome cardiométabolique c’est-à-dire le risque de souffrir, à plus ou moins long terme d’une maladie cardiovasculaire et/ou d’un diabète. Des impacts sont aussi observés sur la santé mentale des jeunes. Il est donc crucial de sensibiliser tôt aux bienfaits de l’activité physique et aux risques liés à la sédentarité.
Face à cet enjeu de santé publique, la HAS publie un guide sur l’activité physique chez l’enfant et sa place dans la consultation pédiatrique standard. Ces travaux s’adressent à l’ensemble des professionnels de santé, qu’ils exercent en ville, à l’hôpital, en milieu scolaire ou qu’ils soient spécialisés en activité physique. Huit pathologies et « états de santé » font l’objet de focus, tels que l’asthme, la surcharge pondérale ou encore la lombalgie commune chez l’enfant.
Le plaisir, principal levier de motivation chez l’enfant
L’enfance jusqu’à la fin de l’adolescence est une période idéale pour instaurer des habitudes de vie saines en termes d’activité physique, mais aussi d’alimentation et de sommeil. L’influence de l’environnement social, comprenant les parents, la famille et les amis, n’est pas à négliger. L’engagement des jeunes dans une activité physique ou sportive peut en effet être impacté négativement par des comportements directifs, une pression à la performance ou a contrario de façon positive avec le soutien de proches. Il est essentiel que l’enfant et l’adolescent puissent s’épanouir et le principal levier de motivation est le plaisir. A l’inverse, le temps passé devant les écrans, constitue le principal frein à la pratique d’activité physique. L’augmentation des comportements sédentaires liés aux temps d’écran (ordinateur, console de jeux vidéo, smartphone…) représente un véritable risque pour la santé. Et la seule activité physique et sportive pratiquée à l’école, bien qu’importante, ne suffit pas. Toutes les autres formes d’activité doivent être promues chez l’enfant.
Pas de contre-indication totale et définitive à l'activité physique
Il n’y a pas besoin de consulter un médecin avant la pratique d’une activité physique ou sportive chez un enfant sans problème médical ou facteur de risque identifié, et dont les consultations pédiatriques obligatoires[2] ont été respectées. La consultation pédiatrique standard est en effet l’occasion pour le médecin ou pédiatre de repérer les enfants inactifs ou sédentaires et les rares cas de contre-indications[3], temporaires. Par exemple, la pratique d’activité physique ou sportive n’est pas contre-indiquée chez l’enfant asthmatique ou en surcharge pondérale – les deux pathologies chroniques les plus fréquentes chez l’enfant. Bien au contraire, elle est bénéfique et doit être adaptée en conséquence.
Le médecin identifie les enfants présentant des risques ou des limitations à la pratique d’une activité, nécessitant des examens complémentaires, un avis spécialisé ou la prescription d’un programme en activité physique adaptée. Cet échange est l’occasion d’en apprendre plus sur les habitudes de vie et l’environnement de l’enfant (pratique ou non d’une activité physique ou sportive, comportements sédentaires…) ainsi que sur son état de motivation en vue d’une activité choisie avec lui en accord avec ses parents.
La pratique d’une activité physique et la réduction des comportements sédentaires devraient être abordés systématiquement en consultation avec l’enfant et ses parents, à l’instar des risques liés à la consommation du tabac et de l’alcool chez l’adolescent.
Ces recommandations seront présentées lors de l’Université d’automne organisée par la HAS, le 21 novembre 2025.
[1] Rapport 30 minutes d'activité physique quotidienne à l'école primaire. Évaluation du dispositif sur le Territoire de L’académie De Créteil. Clermont-Ferrand : ONAPS ; 2023
[2] Les 20 consultations pédiatriques obligatoires de suivi prévues par le Code de la santé publique avec le médecin traitant, généraliste ou pédiatre, ou avant 6 ans, par le médecin de la protection maternelle et infantile (PMI) ou par un médecin de l'Éducation nationale.
[3] Contre-indications temporaires pour les activités physiques d’intensité élevée : toute pathologie aiguë, toute pathologie chronique décompensée ou non stabilisée, la dénutrition sévère. Contre-indications temporaires pour la zone concernée : les pathologies traumatiques non consolidées, les pathologies ostéo-articulaires en poussée inflammatoire (arthrites, etc.), une escarre et une plaie évolutive ou chronique selon la gravité et la localisation
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