Améliorer le suivi des patients en radiologie interventionnelle et actes radioguidés

Réduire le risque d’effets déterministes
Outil d'amélioration des pratiques professionnelles - Mis en ligne le 11 juil. 2014

La radiologie interventionnelle recouvre l’ensemble des actes médicaux invasifs ayant pour but le diagnostic et/ou le traitement d’une pathologie et réalisés sous guidage et contrôle d’un moyen d’imagerie. Elle concerne différentes spécialités médicales (chirurgiens, radiologues, neuro-radiologues, cardiologues, gastro-entérologues...). Cette définition est celle proposée par la Société Française de Radiologie et la Fédération de Radiologie Interventionnelle. Il s’agit d’une activité fréquente (notamment, 45 048 actes réalisés par les radiologues en 2010, 400 000 par les cardiologues).

Ces actes de radiologie interventionnelle (et actes radioguidés) permettent de proposer des actes diagnostiques ou thérapeutiques moins invasifs que la chirurgie ou inaccessibles à celle-ci. Elle permet de réduire le temps de retour aux activités normales du patient.

La radiologie interventionnelle n’est cependant pas sans risques. Ils dépendent de l’état de santé du patient mais également des risques opératoires. En dehors des risques immédiats liés au caractère invasif du geste, le praticien est confronté également à d’autres risques : comme le risque infectieux ou le risque lié à l’utilisation des rayonnements ionisants, effets stochastiques, à moyen ou long terme, indépendants de la dose et effets déterministes, à court ou moyen terme, lésions dose dépendantes. La radiologie interventionnelle, en plein développement, est reconnue aujourd’hui comme une des techniques exposant fortement aux rayonnements ionisants.

Un travail spécifique a porté sur la radiologie interventionnelle à l’occasion de la production du guide de 2012 : radioprotection du patient et analyse des pratiques – DPC et certification des établissements de santé (p 41 à 48). La gestion du risque porte avant tout sur la prévention du risque, en amont de l’acte quand l’indication est posée, ou en cours de réalisation de la procédure. Toutefois, un dysfonctionnement est toujours possible ; le guide complémentaire « Améliorer le suivi des patients en radiologie interventionnelle et actes radioguidés. Réduire le risque d’effets déterministes » met l’accent sur l’évaluation du suivi des patients, notamment concernant les effets déterministes. Les préconisations insistent sur la nécessité d’un suivi systématique centré sur :

  • L’information du patient avant la sortie sur la nécessité d’un suivi,
  • L’information à fournir au médecin traitant en précisant les signes d’appel à surveiller,
  • Une consultation de suivi systématique à 3 mois et en cas de signe,
  • L’envoi en dermatologie pour une prise en charge spécifique en cas de signe,
  • La prise en compte de la douleur importante pouvant justifier l’intervention d’un centre anti douleur.

 

Actions identifiées pour réduire la situation à risque

En prévention En récupération En atténuation
Inscription des médecins / équipes dans des démarches d’accréditation. Suivi de la dose en cours de procédure et modifications si besoin pouvant aller jusqu’à l’interruption de la procédure. Repérage et suivi renforcé des patients à risque pour la dose reçue.
Un examen de la peau du patient doit être effectué avant la sortie et lors de chaque visite de suivi.
Définition des niveaux de référence interventionnels locaux (règles de réduction de la dose délivrée / optimisation).   Organisation du suivi avant la sortie :

  • information du patient de la nécessité d’un suivi ;
  • courriers pour le médecin traitant précisant les signes d’alerte et avec des recommandations pour le suivi et la prise en charge.
Organisation d’une consultation pré-intervention :

  • information du patient des risques et du suivi et recueil de son adhésion ;
  • identification des patients à risques ;
  • conforter l’indication (approche RCP par exemple - justification).
  Consultation systématique du médecin traitant ou de l’opérateur initial à 3 mois ou en cas de signe d’appel.
Réévaluation régulière des indications pour des séances itératives.   Adressage en dermatologie spécialisée en cas de nécrose.
Vigilance accrue pour les procédures à risque.   Prise en compte de la douleur avec avis de centre référent si besoin.

Nous contacter

Développement Professionnel Continu (DPC)