Otite séromuqueuse de l’enfant : la HAS fait le point sur la pose des yoyos

Communiqué de presse - Mis en ligne le 07 sept. 2017
7 septembre 2017

L’otite moyenne séromuqueuse est une affection courante chez les enfants âgés de 6 mois à 12 ans. Si elle guérit en général spontanément, il arrive qu’elle expose l’enfant à une baisse de l’audition. Pour l’éviter, la pose chirurgicale sous anesthésie générale d’aérateurs transtympaniques dits « yoyos » est parfois proposée. La HAS a élaboré une fiche destinée aux professionnels de santé pour préciser les conditions préalables à leur pose.

Qu’est-ce que l’otite moyenne séromuqueuse ?

L’otite moyenne séromuqueuse est une inflammation chronique de la muqueuse de l’oreille moyenne qui se manifeste par un épanchement de liquide enfermé derrière un tympan et qui dure plus de 3 mois. Il s’agit de la première cause de consultation, de prescription antibiotique et d’intervention chirurgicale chez l’enfant dans les pays développés. Elle touche près de 20% des enfants de moins de 2 ans et 16% des moins de 5 ans.

Pourquoi ne pas traiter systématiquement cette maladie dès son apparition ?

Il n’existe pas de traitements médicamenteux efficaces pour l’épanchement de liquide. Les décongestionnants, antihistaminiques, antibiotiques, corticoïdes ou autres médicaments sont inutiles et déconseillés. Lors de la découverte de l’épanchement, si aucune situation à risque n’est détectée par le médecin généraliste ou le pédiatre, la HAS rappelle que toute intervention est inutile pendant les 3 premiers mois. En effet, l’épanchement guérit le plus souvent spontanément et seule une simple surveillance est donc nécessaire. Si l’épanchement dure au-delà de 3 mois, c’est au spécialiste ORL de faire un bilan sur l’audition de l’enfant et en cas de diminution de celle-ci, de proposer un traitement. 

Quelles sont les éventuelles complications liées à cette maladie ?

Lorsqu’elle persiste et qu’elle atteint les deux oreilles, l’otite séromuqueuse peut entrainer une baisse de l’audition due à la présence de liquide et abimer le tympan. Des répercussions sont possibles sur l’acquisition de la parole, du langage et des apprentissages.

Quand proposer la pose de yoyos ?

Chez les enfants atteints d’otite moyenne bilatérale avec épanchement chronique, une intervention peut être utile lorsqu’une baisse de l’audition a été mesurée à l’aide d’un test réalisé par le spécialiste ORL, l’audiogramme. L’intervention consiste à insérer dans les oreilles de l’enfant des aérateurs transtympaniques, plus connus sous le nom de « yoyos ». Si aucune baisse de l’audition n’est constatée, l’intervention n’est pas recommandée.

On note cependant qu’aujourd’hui, l’audition n’est contrôlée avant l’intervention que chez 1 enfant opéré sur 3, ce qui conduit probablement à des interventions inutiles.[1]  

Comment fonctionnent les yoyos ?

En France, la pose de yoyos est la deuxième intervention de chirurgie ORL la plus fréquente. En 2014, 68 415 opérations ont été réalisées.

Cette intervention permet à l’enfant d’entendre mieux en réalisant le drainage du liquide qui stagne dans l’oreille moyenne et qui est à l’origine de la baisse de l’audition. En pratique, cette chirurgie consiste à insérer sous anesthésie générale des tubes creux (yoyos) au travers de la membrane tympanique permettant alors au liquide de s’écouler. En général, les yoyos s’expulsent naturellement au bout de 4 mois à 2 ans. 

Faut-il contrôler l’audition après l’intervention ?

Oui, dans un même souci d’amélioration des pratiques, la HAS insiste sur la nécessité de réaliser, après l’intervention, un test d’audiométrie dans les 6 mois suivants pour s’assurer du succès de l’opération. Ce test n’est pourtant pratiqué aujourd’hui que dans un tiers des cas.[1] 

Enfin, de manière générale, la HAS souligne l’importance de l’information qui doit être donnée à l’enfant comme à ses parents. Ce moment d’échange doit avoir lieu avant et après l’intervention pour obtenir le consentement des patients (parents et enfant) et évoquer les précautions à prendre une fois l’opération réalisée.


 

[1] Source : SNIIRAM : PMSI/DCIR

 

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