Actualisation de la nomenclature des actes de biologie médicale pour le diagnostic et le suivi des filarioses

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Evaluation des technologies de santé - Mis en ligne le 16 avr. 2018

Objectif(s)

Suite à la demande d’évaluation de l’Assurance maladie proposant une révision des actes remboursés de biologie médicale, ce travail a porté sur l’évaluation des actes de biologie médicale concernant le diagnostic biologique des filarioses tropicales les plus fréquentes (loase, mansonelloses, filariose lymphatique, onchocercose) et pouvant être retrouvées en zones non endémiques chez des individus provenant des zones exposées (migrants, expatriés, voyageurs).

Méthode

La méthode d’évaluation a consisté :

  • en une analyse critique de la littérature traitant du diagnostic biologique des filarioses, issue d’une recherche systématique suivie d’une sélection sur des critères explicites, soit trois recommandations de bonne pratique, 33 revues générales ou ouvrages de référence, neuf séries de cas et deux annales du Contrôle national de qualité de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé ;
  • à recueillir la position argumentée des organismes professionnels concernés par le sujet, interrogés en tant que parties prenantes, soit les Conseils nationaux professionnels de biologie médicale, d’infectiologie et le Service de santé des armées.

Conclusion

Les données recueillies dans l’argumentaire (littérature et positions des professionnels) sont globalement concordantes avec la proposition de l’Assurance maladie.

L’examen utilisé en première intention, en cas de suspicion clinique de filariose associée à une hyperéosinophilie, chez les personnes provenant des zones endémiques est la détection directe des microfilaires.

  • Cette recherche est effectuée soit à l’état frais dans le sang, soit par frottis mince ou goutte épaisse ou soit par des techniques de concentration (leucoconcentration, technique de Knott, filtration membranaire) pour le diagnostic de filariose lymphatique, de loase et pour les mansonelloses à M. perstans et M. ozzardi.
  • Dans le diagnostic d’onchocercose et de mansonellose à M. streptocerca, la recherche directe des microfilaires est effectuée à l’état frais dans une biopsie cutanée exsangue (BCE) ; la détection des microfilaires est également possible sur une BCE après coloration ou sur des coupes histologiques.

La recherche d’anticorps pan-filariens peut trouver sa place, soit en deuxième intention suite à une recherche directe de microfilaires négative chez un patient avec un tableau clinique fortement évocateur de filariose dans le but d’identifier un cas de filariose, soit en première intention dans le but d’exclure un diagnostic de filariose en cas de négativité de l’examen chez les personnes hyperéosinophiliques, exposées et asymptomatiques.

Le suivi sérologique n’est pas pertinent, les anticorps pouvant persister des années après la cure de l’infection.

Les techniques pouvant être utilisées pour la recherche des anticorps sont des techniques de précipitation (électrosynérèse, coélectrosynérèse, immunoélectrophorèse), l’immunofluorescence indirecte et la technique immunoenzymatique de type ELISA.

La recherche des antigènes circulants, par immunochromatographie ou ELISA, peut trouver sa place en deuxième intention dans le diagnostic de filariose lymphatique, notamment en cas de faible microfilarémie.

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