Comment améliorer le parcours de santé d'un enfant avec troubles spécifiques du langage et des apprentissages

GUIDE PARCOURS DE SOINS - Mis en ligne le 31 janv. 2018

Les troubles spécifiques du langage et des apprentissages (TSLA) appelés communément « troubles dys » sont la conséquence d’anomalies dans le développement cognitif de l’enfant. Fréquents et durables, ils ont des répercussions sur la vie quotidienne des enfants, sur leurs apprentissages scolaires mais aussi plus tard sur la vie sociale et professionnelle. Ces conséquences peuvent être prévenues ou atténuées par une prise en charge précoce et adaptée.

 

Les parents : des acteurs clé du repérage 

La famille, les professionnels de la petite enfance, l’école et les professionnels de santé sont en première ligne dans le repérage d’une difficulté dans les acquisitions ou les apprentissages, et dans la suspicion d’un trouble. À l’issue de ce repérage, des mesures pédagogiques doivent être mises en œuvre, dans un premier temps, auprès des élèves en difficulté d’apprentissage, avec une attention particulière portée aux enfants évoluant dans un milieu peu stimulant . En cas d’évolution insuffisante de l’enfant en réponse aux remédiations pédagogiques, ou en cas de difficultés d’apprentissages d’emblée sévères, la prise en charge fait intervenir les professionnels de la santé, en lien étroit avec les parents et les enseignants.

Cette prise en charge est pluriprofessionnelle et mérite d’être coordonnée sous la forme d’un parcours de santé structuréL’enfant et ses parents sont des acteurs à part entière de ce parcours qui articule le projet de soins et le projet de scolarisation en s’appuyant sur des échanges d’informations et des temps de concertation.

 

Un parcours de santé pluridisciplinaire

En cas de trouble avéré, cette prise en charge est organisée sous la forme d’un parcours de soins nécessairement coordonné et gradué avec 3 niveaux de recours aux soins selon le degré de complexité de la situation de l’enfant. 

niveaux troubles dys

- Premier niveau 

Il concerne les situations simples prises en charge en proximité par le médecin de l’enfant (médecin généraliste ou pédiatre) et le rééducateur spécialiste du trouble, en lien avec le médecin de l’Éducation nationale ou de la Protection Maternelle et Infantile.

Outils proposés par la HAS

- Second niveau 

Il concerne les situations complexes nécessitant une coordination. Ce niveau 2 mobilise des équipes spécialisées pluridisciplinaires de proximité avec une prise en charge selon une base commune neurocognitive. L’équipe est composée d’un médecin spécialisé dans les troubles spécifiques du langage et des apprentissages (TSLA), coordonnateur et responsable du projet de soins, et de psychologues et rééducateurs nécessairement formés aux troubles spécifiques du langage et des apprentissages. D’autres ressources seront mobilisées chaque fois que nécessaire, et à la demande de l’équipe, en fonction des besoins de l’enfant.

Outils proposés par la HAS

  • Un cahier des charges pour toute organisation ayant le projet de participer à ce second niveau de recours aux soins pour les enfants présentant les signes évoquant un TSLA pour garantir une prise en charge de qualité - Partie 2 du guide parcours de soins, à partir de la page 27.

- Troisième niveau 

Il concerne les situations les plus complexes relevant de l’expertise des Centres de Référence des Troubles spécifiques du Langage et des Apprentissages (CRTLA) rattachés à des CHU.

 

Des leviers identifiés pour améliorer le parcours

  • Favoriser la formation de l’ensemble professionnels aux TSLA ;
  • Prendre en compte les temps médicaux, paramédicaux, ou encore psychologiques nécessaires aux consultations diagnostiques ou aux réunions de synthèse ;
  • Faciliter l’accès aux professionnels libéraux non conventionnés ;
  • Impliquer des Agences Régionales de Santé dans le cadre d’un Projet Régional de Santé, avec l’organisation d’un maillage territorial assurant l’accès aux soins, la mise à disposition d’un Répertoire Opérationnel des Ressources, et de systèmes d’information partagés ;
  • une attention particulière doit être portée aux populations socialement vulnérables pour lesquelles les difficultés scolaires sont plus fréquentes et les inégalités d’accès aux personnels spécialisés de l’Éducation Nationale et aux soins sont plus importantes.
 

 

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