Comment mettre en œuvre une sédation profonde et continue maintenue jusqu’au décès ?

GUIDE PARCOURS DE SOINS - Mis en ligne le 11 févr. 2020

La sédation profonde et continue maintenue jusqu'au décès (SPCMD) permet une altération de la conscience qui sera poursuivie jusqu’au décès. Encadrée par la loi, elle peut être mise en œuvre à l’initiative des professionnels ou à la demande d’un patient, au cours de situations précises, dans un établissement hospitalier, au domicile ou en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes.

Le guide proposé est destiné à tous les professionnels de santé, notamment les professionnels de premier recours : il décrit les situations dans lesquelles cette sédation peut être mise en œuvre et la conduite à tenir avant de la réaliser pour vérifier que les conditions prévues par la loi sont remplies. Il s’attache à identifier les contraintes organisationnelles et propose les conduites thérapeutiques et de surveillance. Le soutien des proches et des professionnels est essentiel et également décrit. Ce guide a été réactualisé en Janvier 2020, suite à la publication de recommandations de bonnes pratiques sur les stratégies médicamenteuses.

Les points essentiels

  • La loi a ouvert le droit au patient de demander d'éviter toute souffrance et de ne pas subir d'obstination déraisonnable.
  • La sédation profonde et continue maintenue jusqu'au décès peut être envisagée en cas de douleur réfractaire ou insupportable si le décès est attendu dans les quelques heures ou quelques jours qui viennent. Dans les autres cas, une sédation réversible de profondeur proportionnée à l'intensité des symptômes est discutée avec le patient.
  • Les évaluations sont pluri-professionnelles ; l’équipe prenant en charge le patient peut s’appuyer sur une équipe de soins palliatifs, y compris par téléphone lorsque le patient est à domicile ou en Ephad.
  • La procédure collégiale obligatoire concerne tous les professionnels impliqués dans la prise en charge du patient et dans la mise en œuvre de la sédation profonde et continue maintenue jusqu'au décès.
  • Le médecin en charge du patient, responsable de la décision, rédige la prescription et accompagne l’infirmière pendant l’initiation du traitement ; puis ils doivent être disponibles 24h/24.
  • Les traitements antalgiques sont systématiques, l’hydratation et la nutrition artificielles devraient être arrêtées.
  • Les proches doivent être soutenus avant, pendant et après la sédation.
  • L’attention à la souffrance des professionnels doit permettre de l’atténuer par des mesures d’équipe ou individuelles.