Traitement endoscopique par dissection sous-muqueuse des lésions cancéreuses superficielles coliques

Evaluation des technologies de santé - Mis en ligne le 13 févr. 2019

Objectif(s) 

L’objectif de ce rapport était d’évaluer l’efficacité et la sécurité de la technique de dissection sous-muqueuse (DSM) dans le cadre du traitement d’un cancer superficiel du côlon jugé à faible risque d’envahissement ganglionnaire, en comparaison à la mucosectomie et à la chirurgie (colectomie), afin de statuer sur la pertinence de sa prise en charge par la collectivité.

Méthode

La méthode d’évaluation utilisée dans ce rapport est fondée sur l’analyse critique des données identifiées de la littérature scientifique et sur le recueil de la position argumentée des professionnels de santé ainsi que des associations de patients en tant que parties prenantes. Une recherche bibliographique a été réalisée entre janvier 2007 et mars 2017, puis une veille a été conduite jusqu’en décembre 2018. Les parties prenantes ont été sollicitées en décembre 2018.

Résultats

Trente-neuf publications ont été analysées pour évaluer l’efficacité, la sécurité et les conditions de réalisation de la DSM colique.

Aucune étude comparant spécifiquement l’efficacité technique, clinique ou oncologique de la DSM colique à la mucosectomie ou à la colectomie n’a été identifiée dans la littérature.

Au total, 15 études ont été retenues pour évaluer la sécurité, dont une étude contrôlée randomisée, une série de cas prospective et 13 séries de cas rétrospectives. Les taux des complications rapportés de la DSM colique ne sont pas négligeables même entre les mains des endoscopistes experts (asiatiques, généralement japonais) ou sous la surveillance de ceux-ci. Ces taux de complications fluctuent entre 3,6 % à 12,9 %. Les perforations sont habituellement traitées endoscopiquement par les experts en DSM, mais la survenue des perforations retardées nécessite une prise en charge chirurgicale qui peut concerner jusqu’à 1,5 % des cas.

La courbe d’apprentissage de la DSM colique est longue. Les risques encourus par les patients durant la première phase de la courbe d’apprentissage sont très importants (jusqu’à 18 % de perforations, et 20 % de conversions en chirurgie) alors que le bénéfice clinique potentiel est inconnu. Les taux d’événements indésirables ont tendance à diminuer après 120 à 180 procédures, mais restent relativement élevés au côlon (notamment au niveau du côlon droit).

Les parties prenantes ont indiqué qu’il serait pertinent de réserver la réalisation de cet acte aux centres de référence (centre thérapeutique de niveau 3) ou aux centres experts (centre de formation initiale et continue avec un plateau d’entrainement sur des organes isolés, sur l’animal et avec des évaluations des pratiques).

Conclusion

La HAS considère que cette nouvelle technique doit être proposée exclusivement dans le cadre de la recherche biomédicale.

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