Rattrapage vaccinal en situation de statut vaccinal incomplet, inconnu, ou incomplètement connu - En population générale et chez les migrants primo-arrivants

Recommandation vaccinale - Mis en ligne le 29 janv. 2020

Le calendrier vaccinal n’est pas toujours strictement appliqué et des vaccins, des doses ou des rappels peuvent être manquants. Par ailleurs, certaines personnes ont un statut vaccinal incertain ou inconnu (perte du carnet de santé ou des preuves de vaccination, adoption internationale, immigration, etc.).

Sur saisine de la Direction générale de la santé, la HAS et sa Commission technique des vaccinations, en partenariat avec la Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française (SPILF), ont élaboré des recommandations sur la conduite à tenir en termes de rattrapage vaccinal dont le statut vaccinal est incomplet, inconnu ou incomplètement connu

A qui s’adresse ces recommandations ?

Elles s’adressent à :

  • Tous les professionnels de santé qui vaccinent
  • Aux décideurs publics.

Quels sont les objectifs de cette recommandation ?

  • Préciser les modalités pratiques du rattrapage vaccinal ainsi que la place de sérologies dans ces circonstances.
  • Préciser les changements structurels et les moyens nécessaires pour favoriser la mise en œuvre du rattrapage vaccinal afin de faire progresser la couverture vaccinale de la population sur le territoire français et de réduire le risque épidémique.

Ces recommandations comprennent :

  1.  des recommandations générales autour de la vérification du statut vaccinal et du rattrapage en situation de statut vaccinal incomplet, inconnu ou incomplètement connu ;
  2.  les bonnes pratiques de mise en œuvre du rattrapage vaccinal ;
  3.  les vaccins à privilégier pour débuter le rattrapage vaccinal ;
  4.  les modalités du rattrapage en cas de statut incomplet ;
  5.  les modalités du rattrapage en cas de statut inconnu, incertain ou incomplètement connu ;
  6.  les 2 approches possibles en fonction des conditions et circonstances de rattrapage et de l’usage possible et pertinent de certaines sérologies :
    • un rattrapage simplifié : visant à assurer un rattrapage vaccinal immédiat optimal et réalisable en un temps
    •  un rattrapage avancé : visant à assurer un rattrapage plus complet, au plus près de l'immunité réelle et mise en œuvre sur plusieurs consultations avec l’aide de sérologies post vaccinales ;
  7.  les recommandations particulières pour les personnes migrantes primo-arrivantes.
  8.  la simplification du parcours d’accès à la prévention et aux soins avec :
    • une réorganisation des différentes structures de santé publique et médico-sociales en des unités de lieux,
    • une dotation suffisante des structures du secteur de la prévention permettant la prise en charge des vaccins proposés gratuitement

afin de favoriser une approche globale et cohérente de prise en charge et de réduire les barrières à l’accès à la prévention et aux soins des personnes migrantes, en situation de précarité et/ou éloignées des soins.

Messages clés

  • La vérification du statut vaccinal et la mise en œuvre du rattrapage vaccinal, si indiqué, doivent être promus auprès et par tous les professionnels de santé ;
  • Toutes les opportunités de rattrapage vaccinal doivent être saisies ;
  • Pour les personnes migrantes, le rattrapage vaccinal doit être réalisé le plus tôt possible après leur entrée sur le territoire, dans un délai optimal de 4 mois ;
  • Toutes les doses de vaccins reçues comptent indépendamment du délai écoulé depuis la dernière dose reçue ;
  • Seules les preuves vaccinales documentées sont considérées comme des informations fiables sur les antécédents vaccinaux ; Il n’est pas dangereux d’administrer des vaccins à une personne éventuellement déjà immune vis-à-vis de cette maladie, et donc un rattrapage vaccinal est indiqué en cas de statut inconnu ;
  • L’utilisation des vaccins combinés est privilégiée afin de limiter le nombre d’injections ;
  • Les vaccins à privilégier pour débuter le rattrapage sont les vaccins protégeant contre les maladies infectieuses invasives et/ou ceux nécessitant plusieurs doses parmi ceux indiqués en fonction de l'âge ;
  • Jusqu’à quatre injections peuvent raisonnablement être réalisées au cours d’une même séance de vaccination dans des sites différents, dans la limite de ce qui est accepté par la personne vaccinée ; l'injection concomitante de plus de deux vaccins est généralement bien tolérée, sans augmentation de réactogénicité par rapport à la réalisation d’injections à des visites distinctes ;
  • Il n'existe aucune association déconseillée des vaccins qui sont recommandés dans le calendrier vaccinal français en vigueur. Tous les vaccins peuvent être administrés le même jour ou à n’importe quel intervalle à l'exception de l’administration de deux vaccins vivant viraux qui sont préférentiellement réalisés soit le même jour, soit à 28 jours d’intervalle
  • Le dépistage de l'hépatite B en prévaccinal, quand il est indiqué, et le dosage des anticorps antitétaniques et des anticorps anti-HBs en postvaccinal 4 à 8 semaines après une injection peuvent être utilisés pour guider le rattrapage vaccinal ;

Les autres sérologies (rougeole, diphtérie, etc.) et les tests rapides (tétanos, anti-HBs, anti-HBc) ne sont pas recommandés ;

  • Pour les personnes migrantes, les recommandations spécifiques concernent les vaccinations contre l’hépatite B, l’hépatite A et la varicelle ; Pour les autres vaccinations (BCG, DTCaPHiB, VPC 13, Men C, ROR, HPV et grippe) les recommandations générales s’appliquent ; Les sérologies hépatite B, hépatite A et varicelle, quand elles sont indiquées, pourront utilement être intégrées au « bilan de santé migrants » recommandé après l’arrivée.
  • Une traçabilité systématique des vaccinations réalisées est nécessaire sur un support standardisé et si possible électronique

Fiches Pratiques

4 fiches pratiques ont été élaborées dans le cadre de cette recommandation afin de fournir une synthèse pratique pour les professionnels


Nous contacter

Évaluation médico-économique et santé publique