11 avril 2005

La Haute Autorité de santé publie sur son site internet un rapport d'évaluation technologique sur la coelioscopie en chirurgie du cancer colorectal. Ce rapport a été élaboré par l'Anaes à la demande de Société française de chirurgie digestive. Cette évaluation montre que si la technique chirurgicale cœlioscopique, dans le cadre du cancer colorectal, présente une alternative viable par rapport à la technique de chirurgie ouverte, les avantages en termes de service médical rendu (SMR) de la cœlioscopie semblent modestes à court terme. L'absence de données disponibles et fiables ne permet pas de juger du SMR à plus long terme.

Le cancer colorectal est la deuxième cause de décès par cancer en France. En 2000, environ 36 000 cas de nouveaux cancers colorectaux ont été recensés, dont 53 % chez l'homme. Maladie des pays développés, ce type de cancer augmente de façon préoccupante depuis 20 ans, la France se situant parmi les pays ayant un taux d'incidence parmi les plus élevés d'Europe.

L'utilisation de la technique cœlioscopique en chirurgie digestive s'est développée à partir des années 1980, d'abord pour l'appendicectomie et la cholécystectomie. Le développement de l'instrumentation et des techniques a rapidement permis l'application de la cœlioscopie à d'autres interventions abdominales et dans les années 1990, à la résection colorectale. La faisabilité des résections colorectales par cœlioscopie a été rapidement démontrée, pour des lésions bénignes mais aussi malignes. Cependant, la diffusion plus large de la cœlioscopie en chirurgie colorectale a été limitée par la complexité de la procédure et cette technique reste à ce jour recommandée aux essais cliniques.

Cette évaluation met en exergue les résultats suivants :

En termes d'efficacité carcinologique (survie et récidive à 4 ans)
L'absence de différence significative entre la procédure coelioscopique et la procédure ouverte. La qualité de l'exérèse (marges de résection et curage ganglionnaire) n'était pas non plus différente en coelioscopie et en chirurgie ouverte.

En termes d'efficacité et de résultats techniques
Les douleurs, l'iléus et la réduction de la fonction respiratoire post opératoires étaient moindres après cœlioscopie qu'après la chirurgie ouverte mais avec une pertinence clinique discutable. Les modifications immunitaires étaient peu affectées par la technique utilisée. La durée d'hospitalisation était plus courte après une coelioscopie. Le taux de conversion variait de 5 à 20 % et la durée d'intervention était plus longue en coelioscopie qu'en chirurgie ouverte.

En termes de sécurité
Dans le cancer colorectal, les taux de morbidité concernant la coelioscopie et la chirurgie ouverte n'étaient pas différents.

Les experts du groupe de travail préconisent :
La mise en œuvre d'études de coût en incluant la qualité de vie et la réalisation d'études randomisées spécifiques du cancer du rectum et du cancer du colon droit (les données spécifiques concernant le cancer rectal ne permettent pas de conclure, même en termes de résultats à court terme).

L'appréciation par les collèges et les sociétés savantes de l'expérience nécessaire pour la mise en œuvre de cette technique ainsi que la définition des modalités d'apprentissage et de l'organisation de la formation médicale continue.

Haute Autorité de santé : Responsable de la communication Karen Candau

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