Boulimie et hyperphagie boulimique : Repérage et éléments généraux de prise en charge

Recommandation de bonne pratique - Mis en ligne le 12 sept. 2019

Quels sont les objectifs de cette recommandation ?

Améliorer le repérage, le diagnostic, la prise en charge et le suivi des adolescents et des adultes souffrant de boulimie ou d‘hyperphagie boulimique.

Cette recommandation a été réalisée dans le cadre d’un partenariat HAS - Fédération Française Anorexie Boulimie (FFAB).

Elle complète la recommandation « Anorexie mentale, prise en charge » parue en 2010, et permet ainsi de proposer des recommandations sur l’ensemble des troubles des conduites alimentaires (TCA : anorexie, boulimie, hyperphagie boulimique).


A qui s’adresse cette recommandation ?

  • aux professionnels : médecins  généralistes, pédiatres, psychiatres de l’enfant et de l’adulte, diététiciens, chirurgiens-dentistes et orthodontistes, gynécologues, médecins et  infirmiers  scolaires (et  le milieu  scolaire en général), psychologues, endocrinologues, nutritionnistes, urgentistes,  réanimateurs,  médecins du sport, médecins du travail, gastro-entérologues, sages-femmes, kinésithérapeutes.
  • aux patients et à leur famille


Quels sont les messages clés
 ?

La boulimie se caractérise par des crises de boulimie (absorption d’une grande quantité de nourriture dans un temps restreint, associée à un sentiment de perte de contrôle) suivies de comportements compensatoires inappropriés tels que : vomissements provoqués, emploi abusif de laxatifs, diurétiques ou autres médicaments ; jeûne ; exercice physique excessif. En outre chez ces sujets l’estime de soi est affectée de manière excessive par l’apparence physique. Les personnes souffrant de boulimie ont généralement un IMC normal en raison des comportements compensatoires.

L’hyperphagie boulimique se caractérise par des épisodes récurrents de crises de boulimie, mais sans le recours aux comportements compensatoires inappropriés caractéristiques de la boulimie. C’est pourquoi les personnes souffrant d’hyperphagie boulimique sont généralement en surpoids ou en situation d’obésité. Ce trouble est responsable d’une souffrance importante.


Les données épidémiologiques

  • La boulimie, l’hyperphagie boulimique, et leurs formes partielles débutent le plus souvent à l’adolescence et au début de l’âge adulte.
  • La boulimie touche environ 1,5 % des 11–20 ans et concerne environ trois jeunes filles pour un garçon.
  • L’hyperphagie boulimique est plus fréquente (3 à 5 % de la population). Elle touche presque autant les hommes que les femmes et elle est plus souvent diagnostiquée à l’âge adulte.
  • Si l’hyperphagie boulimique débute un peu plus tardivement, le plus souvent « au-delà de 20 ans », il existe des formes plus précoces qui sont en outre plus sévères.

 

Quelles sont les conséquences de la boulimie et de l’hyperphagie boulimique ?

  • Les troubles des conduites alimentaires ont un retentissement important, tant sur un plan individuel, familial, que social.
  • La boulimie, l’hyperphagie boulimique, et leurs formes partielles ont un retentissement majeur sur la santé physique et psychique. Ces troubles sont associés à un risque important de surmortalité liée aux troubles métaboliques induits et au suicide.
  • La boulimie, l’hyperphagie boulimique, et leurs formes partielles sont fréquemment associés simultanément ou au cours de la vie à d’autres troubles psychiatriques, au premier rang desquels sont la dépression, les troubles anxieux, les troubles addictifs et les troubles de la personnalité.
  • Avoir souffert d’un trouble des conduites alimentaires fait courir le risque de souffrir d’une récidive ou d’une autre forme de trouble des conduites alimentaires au cours de la vie.
  • La boulimie et l’hyperphagie boulimique sont insuffisamment repérées et prises en charge ; leurs formes partielles le sont encore moins fréquemment.

 

Comment les repérer ?

  • Tout acteur du système de soins est à même d’effectuer ce repérage.
  • Les personnes atteintes de TCA consultent plus fréquemment leur médecin généraliste que la population générale dans les années précédant le diagnostic pour des plaintes somatiques diverses.
  • Un repérage ciblé doit être réalisé chez les groupes à risque (étudiants, sportifs, personnes en situation d’insuffisance pondérale ou d’obésité etc.).
  • Les éducateurs, professeurs de sport, le personnel scolaire, les parents, et tout intervenant en milieu de garde présent au moment des repas peuvent aussi participer au repérage.

 

Quelle prise en charge ?

  • Plus la prise en charge est précoce, meilleur est le pronostic.
  • La prise en charge est d’emblée pluridisciplinaire (somatique, psychologique, nutritionnelle, sociale et familiale), coordonnée entre les différents intervenants, adaptée à l’âge du patient et à l’intensité de ses troubles.
  • Pour l’établissement d’une alliance thérapeutique il est prioritaire d’instaurer une relation de qualité entre le professionnel, le patient et aussi souvent que possible l’entourage, y compris chez les adultes.
  • Expliquer l’objectif des soins : arrêt des crises, avec des objectifs thérapeutiques plus larges comprenant une dimension somatique, psychologique, sociale et relationnelle.
  • Il est préférable que la famille soit impliquée dans la prise en charge. Pour les adolescents et les jeunes adultes, la prise en charge sera adaptée à l’âge et impliquera leurs parents ou le tuteur légal.

 

Fiches outils

8 fiches outils ont été élaborées dans le cadre de cette recommandation afin de fournir des éléments d’information pratiques pour les professionnels, les patients et leur entourage :

  • Repérage
  • Comment en parler ? 
  • Évaluation initiale et initiation des soins
  • Complications somatiques et prise en charge
  • Prise en charge pluriprofessionnelle coordonnée
  • Aspects gynécologiques et obstétricaux
  • Repérage et prise en charge de l’état dentaire par le chirurgien-dentiste
  • Urgences  et troubles du comportement alimentaire

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