Pathologies chroniques et risques nutritionnels en ambulatoire

Réponses rapides dans le cadre du COVID 19 - Posted on Apr 17 2020
logo has Logo SFD Logo FFN  Logo CMG

L’essentiel

Risques nutritionnels en période de confinement

  • Réponse rapide n°1 :
    • L’alimentation et le statut nutritionnel des personnes souffrant de maladies chroniques sont susceptibles d’être fortement impactés par le confinement.
    • Les risques nutritionnels en ambulatoire sont de 2 types :
      • La prise de poids liée notamment à la sédentarité et à une alimentation déséquilibrée avec une aggravation d’une obésité, de troubles métaboliques.
      • Une perte de poids et une dénutrition avec fonte musculaire, troubles de la mobilité, carences nutritionnelles, une possible aggravation des situations (maladies chroniques, personnes âgées, etc.).

Surpoids et obésité

  • Réponse rapide n°2 :
    • Les personnes présentant une obésité avec un IMC > 30 kg/m2 sont considérées à risque de développer des formes graves de COVID-19.
    • Le respect strict du confinement et des mesures barrière est indispensable pour toutes les personnes en situation d’obésité et de leur entourage proche.
    • Un arrêt de travail dérogatoire peut être prescrit aux personnes avec obésité avec un IMC > 30 kg/m2.
    • Pendant le confinement, les conseils rejoignent ceux adressés à la population générale (limiter la sédentarité, pratiquer une activité physique, maintenir une alimentation diversifiée autant que possible, cuisiner, ne pas grignoter, etc.). L’activité physique étant diminuée, il faut réduire les quantités d’aliments consommés.
    • Le suivi nutritionnel déjà engagé avec le médecin nutritionniste (si besoin par téléconsultation) et/ou le diététicien et/ou le psychologue (si besoin à distance par téléphone ou vidéotransmission) doit être maintenu.
  • Réponse rapide n°3 :
    • La perte de poids rapide chez les patients ayant bénéficié d’une chirurgie bariatrique pourrait augmenter le risque de forme grave de COVID-19.
    • Les patients ayant bénéficié d’une chirurgie bariatrique doivent continuer leur suivi (en téléconsultation ou télésoin) et prendre leur supplémentation nutritionnelle habituelle afin d’éviter une carence vitaminique et/ou une dénutrition.

Risques de dénutrition

Dénutrition (pathologies chroniques)

  • Réponse rapide n°4 : 
    • Les patients souffrant de pathologies chroniques, les personnes âgées polypathologiques ou dépendantes et les patients avec troubles du comportement alimentaire (anorexie/ boulimie) sont à risque de dénutrition et de carences nutritionnelles diverses.
    • Pendant le confinement, il est nécessaire de veiller que l’approvisionnement des denrées, la préparation des repas et l’alimentation restent suffisants.

Dénutrition (nutrition artificielle à domicile)

  • Réponse rapide n°5 :
    • Maintenir la qualité des soins et la sécurité des patients en nutrition artificielle à domicile.
    • Prévenir le risque infectieux particulièrement critique chez des patients en nutrition parentérale à domicile avec une vigilance renforcée (centres labellisés, intervenants à domicile).
    • Maintenir l’accès rapide à un avis ou une intervention technique des patients en nutrition artificielle le nécessitant.

Dénutrition chez le patient COVID-19

  • Réponse rapide n°6 :
    • Le COVID-19 est un critère étiologique de dénutrition et s’accompagne d’inappétence sévère, de difficulté à s’alimenter en cas de dyspnée / polypnée, de fonte musculaire majeure -anorexie, inflammation, immobilisation.
    • La dénutrition doit être si possible prévenue, sinon dépistée et prise en charge précocement.
    • Les critères phénotypiques de dénutrition sont l’IMC et la perte de poids.
    • La prise en charge consiste en une alimentation hyperénergétique et hyperprotidique par enrichissement des repas et compléments nutritionnels oraux.
    • En cas d’efficacité insuffisante de ces mesures orales, une nutrition entérale par sonde naso-gastrique peut être proposée, avec des mesures de protections COVID-19.

Contexte

La France est entrée le 14 mars 2020 dans la situation épidémique de stade 3 vis-à-vis du COVID-19. Dans une lettre du 27 mars 2020 la DGS a saisi la HAS en vue d’élaborer des recommandations générales destinées à assurer la continuité de prise en charge des patients souffrant de maladies chroniques somatiques ou psychiatriques en période de confinement et à assurer le suivi des femmes enceintes.

Dans ce contexte épidémique, les personnes atteintes de maladies chroniques sont plus à risque d’aggravation et de déstabilisation de leur maladie.

Ces réponses rapides ont pour objectif la prise en charge en ambulatoire des risques nutritionnels des patients atteints de maladies chroniques, dans le cadre du confinement à domicile.

Ces réponses rapides, élaborées sur la base des connaissances disponibles à la date de leur publication, sont susceptibles d’évoluer en fonction de nouvelles données.

Retrouvez toutes les fiches réponses rapides dans le dossier COVID-19.

Contact Us

Service des bonnes pratiques