Nature de la demande

Extension d'indication

Nouvelle indication.

Avis favorable au remboursement en association avec le lénalidomide et la dexaméthasone dans le traitement des patients adultes atteints d’un myélome multiple nouvellement diagnostiqué et non éligibles à une autogreffe de cellules souches.

Quel progrès ?

Un progrès thérapeutique par rapport au protocole Rd associant le lénalidomide à la dexaméthasone.

Quelle place dans la stratégie thérapeutique ?

La classification actuelle du myélome élaborée selon les critères de l’International Myeloma Working Group distingue deux catégories de patients : les patients asymptomatiques pour lesquels on recommande généralement une simple surveillance, et les patients symptomatiques nécessitant une prise en charge adaptée à l’âge et aux comorbidités.

Chez les patients symptomatiques, le traitement de 1ère ligne est fonction de l’éligibilité ou non à une chimiothérapie intensive associée à une autogreffe de cellules souches du sang périphérique.

Lorsque les patients sont inéligibles à une greffe (en raison notamment de leur âge, de leurs comorbidités et/ou de leur état général), la stratégie thérapeutique repose sur une chimiothérapie :

  • soit par bortézomib (VELCADE), melphalan et prednisone (protocole VMP) pour une durée fixe, pouvant être associé à l’anticorps monoclonal anti-CD38 DARZALEX (daratumumab),
  • soit par lénalidomide (REVLIMID) associé à des faibles doses de dexaméthasone (protocole Rd) jusqu’à progression de la maladie.

Place du médicament

Compte tenu de la supériorité du protocole DARZALEX (daratumumab), administré en association au lénalidomide et à la dexaméthasone (protocole Rd) jusqu’à progression de la maladie, démontrée par rapport au protocole Rd, le protocole D-Rd est un traitement de première intention des patients ayant un myélome multiple non préalablement traité et non éligibles à une autogreffe de cellules souches.

Chez les patients inéligibles à une autogreffe de cellules souches, deux protocoles différents à base de daratumumab disposent d’une AMM : D-VMP (association avec le bortézomib, le melphalan et la prednisone) et désormais D-Rd. A ce jour, seul le protocole D-VMP a démontré un bénéfice en termes de survie globale par rapport au protocole VMP. Aucune donnée comparative n’est disponible ou prévue pour évaluer ces deux protocoles à base de daratumumab. Le choix doit donc se faire en prenant en compte le niveau de preuve de démonstration, le profil et les préférences des patients, les caractéristiques de la maladie et ses éventuelles complications et la tolérance des protocoles.

La Commission souhaite attirer l’attention des prescripteurs sur la nécessité d’une vigilance particulière vis-à-vis du risque de déficit immunitaire induit par l’administration de DARZALEX (daratumumab) au long cours. Un excès d'épisodes infectieux, notamment des voies respiratoires (y compris à germes opportunistes), parfois sévères est observé dans le bras de l’étude incluant du DARZALEX (daratumumab), également rapporté dans la littérature et d’après avis d’experts.


Service Médical Rendu (SMR)

Important

Le service médical rendu par DARZALEX (daratumumab) est important dans l’indication « en association avec le lénalidomide et la dexaméthasone pour le traitement des patients adultes atteints d’un myélome multiple nouvellement diagnostiqué et non éligibles à une autogreffe de cellules souches ».


Amélioration du service médical rendu (ASMR)

IV (mineur)

Compte tenu :

  • de la démonstration de la supériorité de l’ajout de DARZALEX (daratumumab) au lénalidomide et à la dexaméthasone (protocole D-Rd) par rapport au protocole Rd, administrés jusqu’à progression, après un suivi médian de 28 mois, en termes de survie sans progression (HR = 0,56 [IC95% : 0,43 – 0,73], gain médian non quantifiable à ce jour),
  • des résultats obtenus sur la maladie résiduelle minimale indétectable (critère de jugement secondaire hiérarchisé) avec D-Rd par rapport à Rd (24 % versus 7 %) même s’il n’est pas démontré que la MRD est un critère de substitution de la survie globale à ce jour,

mais au regard :

  • de l’absence de gain démontré en survie globale à la date de l’analyse,
  • de l’absence d’impact démontré sur la qualité de vie,
  • et de la fréquence plus élevée d’évènements indésirables de grades 3-4 avec le protocole D-Rd par rapport au protocole Rd (90 % versus 83 %) ayant concerné principalement les neutropénies (50 % versus 35 %) et les pneumonies (14 % versus 8 %),

la Commission considère que, dans l’attente des résultats sur la survie globale, DARZALEX (daratumumab) en association au lénalidomide et à la dexaméthasone (protocole Rd), apporte une amélioration du service médical rendu mineure (ASMR IV) par rapport au protocole Rd dans le traitement des patients adultes atteints d’un myélome multiple nouvellement diagnostiqué et non éligibles à une autogreffe de cellules souches.


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