Nature de la demande

Réévaluation SMR et ASMR

Réévaluation.

Avis favorable au remboursement uniquement pour le traitement en 2ème ligne et plus des patients adultes atteints d’un cancer pulmonaire non à petites cellules (CPNPC) avancé avec un réarrangement ROS1. Dans cette indication, le service médical rendu est désormais faible (auparavant il était modéré).

Avis désormais défavorable au remboursement pour le traitement en 1ère ligne des patients adultes atteints d’un cancer pulmonaire non à petites cellules (CPNPC) avancé avec un réarrangement ROS1.

Quel progrès ?

Pas de progrès dans la prise en charge.

Quelle place dans la stratégie thérapeutique ?

Au stade précoce un traitement chirurgical est préconisé alors qu’une prise en charge systémique est nécessaire aux stades localement avancé ou métastatique. Celle-ci est orientée selon la présence ou non d’anomalies moléculaires, le statut PD-L1 de la tumeur ou encore le statut ECOG du patient.

Les réarrangements de ROS1, retrouvés dans 1 à 2 % des cas de CPNPC, sont exclusifs des autres mutations oncogéniques retrouvées dans le CPNPC (mutations d’EGFR, mutations de KRAS, fusions d’ALK, etc.) et de découverte récente.

Le crizotinib (XALKORI) est le premier traitement disposant d’une AMM dans les CPNPC ROS1 mutés. Avant l’arrivée du crizotinib, la prise en charge du CPNPC avancé, en présence d’une mutation ROS1 reposait sur la chimiothérapie à base de sel de platine. Certaines recommandations proposent également l’utilisation hors AMM du ceritinib (ZYKADIA).

En 2ème ligne et plus, il est recommandé d’utiliser le crizotinib (XALKORI) si non utilisé en 1ère ligne ou une chimiothérapie (à base de sels de platine ou de pemetrexed). Seules les recommandations américaines préconisent l’utilisation de l’immunothérapie (pembrolizumab ou atézolizumab) en association à la chimiothérapie, en cas de positivité du PDL-1 (≥ 1 %), en l’absence de contre-indication et pour les patients en bon état général (ECOG 0-1).

Place du médicament :

Considérant :

  • l’absence de donnée solide sur la valeur pronostique de la positivité du ROS1,
  • l’absence de données comparatives robustes de XALKORI (crizotinib) par rapport à la chimiothérapie habituellement utilisée chez les patients atteints de CPNPC avec réarrangement ROS1 malgré la demande initiale de la Commission, dans un contexte où les données comparatives issues de l’étude de cohorte observationnelle ESME sont de nature exploratoire, et donc l’impossibilité d’évaluer l’apport supplémentaire de XALKORI (crizotinib) dans la stratégie thérapeutique,
  • les incertitudes concernant la transposabilité des résultats à la pratique clinique chez les patients traités en 1ère ligne, compte tenu de leur faible proportion dans les études (environ 15% des effectifs),
  • et son utilisation préférentielle en 2ème ligne et plus en pratique clinique conformément aux données fournies en conditions réelles d’utilisation,

la Commission considère que la place de XALKORI (crizotinib) se situe uniquement en 2ème ligne et plus chez les patients atteints d’un CPNPC avec réarrangement ROS1 précédemment traités. XALKORI (crizotinib) n’a plus de place en 1ère ligne chez les patients naïfs de chimiothérapie.


Service Médical Rendu (SMR)

Faible

Le service médical rendu par XALKORI (crizotinib) est faible en deuxième ligne et plus, dans le traitement du cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC) au stade avancé avec un réarrangement ROS1 (Proto-Oncogene 1, Receptor Tyrosine Kinase).

Insuffisant

Le service médical rendu par XALKORI (crizotinib) est insuffisant pour justifier d'une prise en charge par la solidarité nationale en première ligne de traitement, dans le traitement du cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC) au stade avancé avec un réarrangement ROS1 (Proto-Oncogene 1, Receptor Tyrosine Kinase).


Amélioration du service médical rendu (ASMR)

V (absence)

Compte tenu :

  • des données cliniques limitées du crizotinib (XALKORI) avec un niveau de preuve faible (cohortes non comparatives issues d’études de phase I et II portant sur un critère intermédiaire),
  • de l’absence de données comparatives robustes, directes ou indirectes, par rapport à la chimiothérapie habituellement utilisée chez les patients atteints de CPNPC avec réarrangement ROS1 alors qu’une comparaison avait été demandée par la Commission,
  • de l’absence de donnée solide sur la valeur pronostique de la positivité du ROS1,

la Commission considère que XALKORI (crizotinib) n’apporte pas d’amélioration du service médical rendu (ASMR V) dans la stratégie thérapeutique.


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