Avis n° 2020.0035/AC/SEESP du 4 juin 2020 du collège de la Haute Autorité de santé relatif à la reprise des activités de vaccination dans le contexte de la levée des mesures de confinement dans le cadre de l’épidémie de COVID-19

Avis et décisions de la HAS - Mis en ligne le 10 juin 2020

La HAS appelle dès à présent à une reprise de l’ensemble des activités de vaccination dans le contexte de la levée progressive des mesures de confinement décidées dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire déclaré face à l’épidémie de COVID-19.

La HAS  avait considéré primordial de maintenir l’ensemble des vaccinations obligatoires des nourrissons (à 2, 4, 5, 11, 12 et 16-18 mois) dans le contexte des mesures de confinement liées à l’épidémie de COVID-19. Elle avait estimé que les autres vaccinations recommandées au-delà de l’âge de 2 ans pouvaient être différées, en dehors des situations d’urgence.

La HAS estime qu’il y a urgence à  reprendre l’activité vaccinale, au regard notamment des résultats de l’étude EPI-PHARE[1] qui montrent une diminution importante du nombre de vaccins délivrés pendant la période de confinement, y compris chez les nourrissons.

Avec la levée progressive des mesures de confinement, la HAS appelle dès à présent à une reprise de l’ensemble des activités de vaccination, en particulier pour les nourrissons et les populations particulièrement fragiles, selon les règles générales du rattrapage vaccinal définies dans les recommandations de la HAS de décembre 2019 en population générale[2].

Elle rappelle que hors contexte d’épidémie de COVID-19, la règle est de ne pas reporter la vaccination d’une personne qui présente une infection mineure et/ou une fièvre de faible intensité. Et de la décaler de quelques jours face à une personne qui a une infection aiguë modérée à sévère.

Toutefois  dans la situation épidémique actuelle, devant l’existence de signes cliniques, même mineurs, pouvant faire suspecter un cas de covid-19, elle rappelle la nécessité de prescrire un test de diagnostic par RT-PCR selon les recommandations en vigueur du contact tracing[3]. En cas de résultat négatif, le rattrapage vaccinal pourra être entrepris sans attendre. En cas de positivité, la reprise de la vaccination pourra débuter dès la guérison clinique telle que définie par le HCSP dans son avis du 16 mars 2020 relatif aux critères cliniques de sortie d’isolement des patients ayant été infectés par le SARS-CoV-2[4],.

Elle estime qu’en l’état actuel des connaissances, il n’est pas possible de proposer des recommandations de vaccination pour les personnes présentant encore des manifestations cliniques (en dehors d’une asthénie) ou biologiques, liées à une COVID-19 sévère.

Pour les personnes identifiées comme personnes contacts à risque d’un cas confirmé ou probable de COVID-19[5], elle recommande que le rattrapage vaccinal puisse être mis en place, en l’absence d’apparition de symptômes, dès la fin de la durée de la quatorzaine définie selon les recommandations en vigueur du contact tracing.


[1Étude EPI-PHARE

[2Le calendrier vaccinal – Ministère des Solidarités et de la santé

[3] MINSANTE/CORRUSS 99 ; modificatif 2 du 9 mai 2020. Stratégie de contact-tracing post- confinement et modalités de sa mise en œuvre.

[4] Avis du HCSP dans son avis du 16 mars 2020 relatif aux critères cliniques de sortie d’isolement des patients ayant été infectés par le SARS-CoV2

[5] Cf. Définition de cas de Santé Publique France du 7 mai 2020