Nature de la demande

Inscription

Avis favorable au remboursement en association avec la fludarabine, comme traitement de conditionnement préalable à une greffe allogénique de cellules souches hématopoïétiques (CSH) chez les patients adultes et chez les enfants âgés de plus d’1 mois et les adolescents atteints de pathologies malignes.

Avis défavorable au remboursement en association avec la fludarabine, comme traitement de conditionnement préalable à une greffe allogénique de CSH chez les patients adultes atteints de pathologies non malignes.

Quel progrès ?

Chez les patients adultes atteints de pathologies malignes : Pas de progrès par rapport au busulfan, en association à la fludarabine, comme traitement de conditionnement préalable à une greffe allogénique de CSH.

Chez les patients pédiatriques âgés de plus de 1 mois atteints de pathologies malignes : Pas de progrès dans la stratégie thérapeutique, comme traitement de conditionnement préalable à une greffe allogénique de CSH.

Quelle place dans la stratégie thérapeutique ?

Le choix du protocole de conditionnement de la greffe allogénique de cellules souches hématopoïétiques (CSH) dépend de nombreux critères, notamment l’état général, l’âge du patient, les co-morbidités et le type d’hémopathies.

Deux types de conditionnements existent selon leur intensité.

Le conditionnement myéloablatif, réservé aux patients avec bon état général, fait appel à divers protocoles de chimiothérapie pouvant comporter des agents alkylants ou antimétabolites (cyclophosphamide, busulfan, melphalan, thiotépa, cytarabine), et pouvant être associé à une irradiation corporelle totale (en cas d’hémopathie maligne notamment). Les protocoles utilisés sont, notamment :

  • irradiation corporelle totale (ICT) + cyclophosphamide ;
  • ICT + cytarabine +/- melphalan ;
  • busulfan + cyclophosphamide,…

Le conditionnement à intensité réduite est préféré chez les patients adultes âgés, porteurs de comorbidités ou avec un état général altéré dans la mesure où les conditionnements myéloablatifs s’avèrent plus toxiques. Il repose sur l’utilisation d’immunosuppresseurs puissants et notamment de la fludarabine avec une association variable avec d’autres immunosuppresseurs (sérum anti-lymphocytaire, mycophénolate mofétil), et de faibles doses de chimiothérapie (cyclophosphamide, busulfan, aracytine) ou de faibles doses d’ICT.

 Place du médicament

Chez les patients adultes et les adolescents et enfants âgés de plus d’un mois atteints de pathologies malignes : TRECONDI (tréosulfan) en association à la fludarabine constitue une nouvelle option thérapeutique, comme protocole de conditionnement à intensité réduite préalable à une allogreffe de CSH. A noter que chez l'adulte, une étude a démontré la non-infériorité de l'association tréosulfan-fludarabine versus busulfan-fludarabine en termes de taux de survie sans évènement à 2 ans (critère de jugement principal). Chez l'enfant, aucune donnée comparative à un autre protocole de conditionnement n'était disponible.

Chez les patients adultes atteints de pathologies non malignes : Faute de donnée, TRECONDI (tréosulfan) n’a pas de place dans la stratégie thérapeutique dans cette population.


Service Médical Rendu (SMR)

Important

Le service médical rendu par TRECONDI (tréosulfan) en association avec la fludarabine est important chez les patients adultes ainsi que chez les patients pédiatriques (âgés de plus d’un mois) atteints de pathologies malignes comme traitement de conditionnement préalable à une greffe allogénique de cellules souches hématopoïétiques (CSH).

Insuffisant

Le service médical rendu par TRECONDI (tréosulfan) en association à la fludarabine est insuffisant pour justifier d’une prise en charge par la solidarité nationale chez les patients adultes atteints de pathologies non malignes comme traitement de conditionnement préalable à une greffe allogénique de cellules souches hématopoïétiques (CSH).


Amélioration du service médical rendu (ASMR)

V (absence)

Compte tenu :

  • de la démonstration de la non-infériorité du tréosulfan par rapport au busulfan, tous deux en association à la fludarabine, sans démonstration de supériorité, sur le taux de survie sans évènement à 2 ans (critère de jugement principal), bien que l’étude soit associée à plusieurs limites méthodologiques,
  • de l’absence de donnée robuste permettant de conclure à une amélioration de la survie globale, de la qualité de vie ou à une meilleure tolérance de l’association tréosulfan-fludarabine par rapport à l’association busulfan-fludarabine,

la Commission considère que TRECONDI en association avec la fludarabine n’apporte pas d’amélioration du service médical rendu (ASMR V) par rapport au busulfan en association avec la fludarabine comme traitement de conditionnement préalable à une greffe allogénique de cellules souches hématopoïétiques (CSH) chez les patients adultes atteints de pathologies malignes.

Compte tenu :

  • des données d’efficacité et de tolérance issues d’une étude de phase II descriptive non comparative ayant inclus 70 patients pédiatriques et montré un taux d’absence de mortalité à J100 après la greffe de 98,6% (IC90% = [93,4 ; 99,9]) (critère de jugement principal),
  • de l’absence de donnée comparative et robuste sur l’amélioration de la survie globale et de donnée sur la qualité de vie,
  • de l’absence de donnée de comparaison du tréosulfan aux protocoles de conditionnements actuellement disponibles en pédiatrie,

la Commission considère que TRECONDI en association avec la fludarabine n’apporte pas d’amélioration du service médical rendu (ASMR V) dans la stratégie thérapeutique comme traitement de conditionnement préalable à une greffe allogénique de cellules souches hématopoïétiques (CSH) chez les patients pédiatriques âgés de plus d’1 mois atteints de pathologies malignes.


Nous contacter

Évaluation des médicaments