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Première évaluation.

Avis favorable au remboursement dans le traitement de l’hémoglobinurie paroxystique nocturne (HPN) chez les patients adultes :

  • qui présentent une hémolyse avec un ou des symptôme(s) clinique(s) indiquant une forte activité de la maladie
  • qui sont stables sur le plan clinique après un traitement par l’eculizumab pendant au moins les 6 derniers mois.

Quel progrès ?

Un progrès thérapeutique par rapport à l’eculizumab (SOLIRIS).

Quelle place dans la stratégie thérapeutique ?

La prise en charge de l’hémoglobinurie paroxystique nocturne repose actuellement sur l’eculizumab (SOLIRIS), les transfusions sanguines en cas d’anémie sévère et d’autres traitements symptomatiques qui n’ont pas d’indication validée dans le traitement de l’HPN tels que les anticoagulants.

L’eculizumab (SOLIRIS), inhibiteur du complément, est le seul traitement médicamenteux ayant une indication validée dans l’HPN. Ce médicament est uniquement remboursé chez les adultes ayant un antécédent de transfusions. Bien que disposant d’une AMM chez l’enfant et chez les patients adultes sans antécédents de transfusions, l’eculizumab n’est pas remboursé dans ces populations, le laboratoire n’ayant pas sollicité l’inscription.

La greffe de moelle osseuse est aujourd’hui le seul traitement qui permet de guérir l'HPN mais n'est indiquée que si une aplasie médullaire sévère ou un syndrome myélodysplasique est associé du fait de la lourdeur et des risques liés à cette procédure.

En cas d’échec à l’eculizumab, une allogreffe de cellules souches hématopoïétiques est parfois envisageable mais ces cas sont très rares. Chez les patients non éligibles à la greffe, la prise en charge repose sur l’apport transfusionnel seul.

Place du médicament

ULTOMIRIS (ravulizumab) est un nouvel inhibiteur du complément qui a démontré une efficacité non-inférieure à celle de SOLIRIS (eculizumab) en termes de contrôle de l’hémolyse et de besoin transfusionnel, aussi bien chez les patients adultes naïfs d’inhibiteur du complément qu’en relais de l’eculizumab (SOLIRIS) chez les patients cliniquement stables et sous traitement depuis au moins 6 mois.

Il n’y a à ce jour aucun bénéfice démontré d’ULTOMIRIS (ravulizumab) par rapport à SOLIRIS (eculizumab) en termes d’efficacité ou de tolérance, notamment sur le risque de survenue d’événements thromboemboliques, cause majeure de décès dans l’hémoglobinurie paroxystique nocturne.

Ce nouveau médicament présente l’avantage d’un schéma d’administration plus espacé que celui de SOLIRIS (eculizumab), avec une perfusion toutes les 8 semaines au lieu de toutes les 2 semaines (durée minimale de 1,7 à 2,7 heure pour ravulizumab et durée de 25 à 45 minutes pour eculizumab).  Il est ainsi attendu une amélioration des conditions de soin des patients avec ULTOMIRIS (ravulizumab) en comparaison à SOLIRIS (eculizumab), bien que son intérêt à améliorer la qualité de vie reste à confirmer.

Compte tenu de ces éléments, la Commission considère qu’ULTOMIRIS (ravulizumab) est un médicament de 1ère intention dans la prise en charge des patients adultes atteints d’hémoglobinurie paroxystique nocturne :

  • naïfs d’inhibiteur du complément,
  • ou en relais de l’eculizumab (SOLIRIS) chez les patients cliniquement stables et sous traitement depuis au moins 6 mois.

La Commission rappelle que le ravulizumab (ULTOMIRIS) n’a pas d’AMM chez les patients en échec de l’eculizumab.

Dans la mesure où ULTOMIRIS (ravulizumab) est un inhibiteur de la protéine C5 du complément qui augmente la prédisposition du patient à une infection ou une septicémie à méningocoque du fait de ce mécanisme d’action, la CT rappelle que sa prescription doit être associée à la vaccination contre le méningocoque par le vaccin tétravalent conjugué ACYW et par le vaccin contre les IIM de sérogroupe B, conformément aux recommandations du calendrier vaccinal 2020. De plus, et comme pour l’inhibiteur de la protéine C5 du complément SOLIRIS (eculizumab), la Commission recommande une antibioprophylaxie pour tous les patients traités par ULTOMIRIS (ravulizumab).


Service Médical Rendu (SMR)

Important

Le service médical rendu par ULTOMIRIS (ravulizumab) est important dans l’indication de l’AMM.


Amélioration du service médical rendu (ASMR)

IV (mineur)

Considérant :

  • la démonstration de la non-infériorité du ravulizumab par rapport à l’eculizumab en termes de contrôle de l’hémolyse et de besoin transfusionnel après 26 semaines de traitement, sans démonstration d’une supériorité, dans deux études en ouvert,
  • la pertinence des critères de jugement évalués, mais l’absence de données comparatives robustes, notamment à long terme, permettant d’évaluer l’impact du ravulizumab en comparaison à l’eculizumab sur la survenue des événements thrombotiques, principale cause de décès des patients,
  • le profil de tolérance comparable à celui de l’eculizumab observé dans les études disponibles,
  • l’amélioration attendue des conditions de soin du fait des modalités d’administration des perfusions permettant d’en diminuer la fréquence en comparaison à l’eculizumab (toutes les 8 semaines pour le ravulizumab versus toutes les deux semaines pour l’eculizumab),

la Commission de la transparence considère qu’ULTOMIRIS (ravulizumab) apporte une amélioration du service médical rendu mineure (ASMR IV) par rapport à SOLIRIS (eculizumab) dans le traitement de l’hémoglobinurie paroxystique nocturne (HPN) chez les patients adultes :

  • qui présentent une hémolyse avec un ou des symptôme(s) clinique(s) indiquant une forte activité de la maladie,
  • qui sont stables sur le plan clinique après un traitement par l’eculizumab pendant au moins les 6 derniers mois.

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