Nature de la demande

Extension d'indication

Extension d’indication.

Avis favorable au remboursement dans le traitement de l'infection par le virus de l'immunodéficience humaine de type 1 (VIH-1) chez les enfants de 2 à 6 ans prétraités par des antirétroviraux.

Quel progrès ?

Un progrès thérapeutique dans la prise en charge.

Quelle place dans la stratégie thérapeutique ?

En cas d’échec virologique, le traitement doit associer de préférence un inhibiteur de protéase potentialisé par le ritonavir (IP/r actif, essentiellement darunavir/r ; exceptionnellement le tipranavir/r), l’association de deux IP n’est pas recommandée, associé à deux autres antirétroviraux actifs à choisir parmi :

  • l’étravirine (qui reste fréquemment active même en cas de résistance à efavirenz et/ou névirapine, alors qu’il existe une résistance croisée avec rilpivirine) ;
  • le raltégravir (en particulier en association au darunavir/r et à l’étravirine) ;
  • le dolutégravir qui reste généralement actif, à la posologie de 50 mg x2/j, en cas de mutations de résistance au raltégravir ou à l’elvitégravir. L'association du dolutégravir avec l’étravirine ne doit pas être utilisée, sauf en association à un IP/r pour compenser l’effet inducteur enzymatique de l’étravirine sur le métabolisme du dolutégravir ;
  • le maraviroc, si absence de virus utilisant le corécepteur CXCR4 ;
  • l’enfuvirtide (mais dont l’utilisation prolongée est limitée par sa forme injectable) ;
  • un ou plusieurs INTI. En cas de multirésistance aux INTI (≥ 3 TAM + M184V), il peut persister une activité résiduelle de l’abacavir et du ténofovir. Toutefois, le maintien d’INTI en cas de multirésistance à cette classe d’antirétroviraux ne se justifie pas lorsqu'au moins trois autres antirétroviraux pleinement actifs sont disponibles.

Place du médicament

INTELENCE (étravirine) est un INNTI fréquemment actif sur les virus résistants aux premiers INNTI (éfavirenz et/ou névirapine). Conformément à son AMM, INTELENCE (étravirine) n’est pas recommandé chez les patients naïfs de traitement antirétroviral.

En association à un inhibiteur de protéase boosté et à d'autres médicaments antirétroviraux, il constitue, comme chez l’adulte, les adolescents et les enfants prétraités âgés de 6 à < 18 ans, une option thérapeutique pour le traitement de l'infection par le VIH-1 chez les enfants de 2 à 6 ans. Ces patients doivent avoir une charge virale détectable sous traitement antirétroviral en cours et être porteurs de souches virales ayant des mutations de résistance aux inhibiteurs non nucléosidiques de la transcriptase inverse et aux inhibiteurs de la protéase. Les résistances croisées avec les autres INNTI étant possibles, il conviendra, avant sa prescription de vérifier par un génotypage de la transcriptase inverse, l’absence de 3 mutations ou plus diminuant la sensibilité virale à cette molécule.

De très rares cas d’éruption sévère dont des syndromes de Lyell et des syndromes de DRESS ou hypersensibilité sévère (rash, éosinophilie et plus ou moins associées adénopathie, hépatite, néphrite interstitielle, maladie pulmonaire interstitielle) ont été rapportés dans un délai de 3 à 6 semaines après le début de l’étravirine, renforçant les précautions de surveillance nécessaires à l’instauration du traitement. Les prescripteurs doivent être informés que l’incidence des éruptions cutanées a été plus élevée chez les patients de sexe féminin (cf. RCP).


Service Médical Rendu (SMR)

Important

Le service médical rendu par INTELENCE (étravirine), comprimés à 25, 100 et 200 mg, co-administré avec un inhibiteur de protéase boosté et en association avec d’autres médicaments antirétroviraux, est important dans l’extension d’indication de l’AMM chez les enfants âgés de 2 à 6 ans.


Amélioration du service médical rendu (ASMR)

III (modéré)

Compte tenu :

  • des données disponibles chez l’adulte et les enfants à partir de 6 ans démontrant son efficacité immuno-virologique dans le traitement de l’infection par le VIH-1 chez des patients prétraités,
  • des données disponibles (étude de phase I/II) chez les enfants à partir de 2 ans, suggérant un profil d’efficacité et de tolérance comparable à celui décrit chez l’adulte, l’adolescent et l’enfant à partir de 6 ans,

la Commission considère, comme chez l’adulte et les enfants à partir de 6 ans, que la spécialité INTELENCE (étravirine) en association à un inhibiteur de protéase boosté et à un traitement antirétroviral optimisé apporte une amélioration du service médical rendu modérée (ASMR III) dans la prise en charge d’une population limitée aux enfants prétraités âgés de 2 à <6 ans, ayant une charge virale détectable sous traitement antirétroviral en cours et porteurs de souches virales ayant des mutations de résistance aux inhibiteurs non nucléosidiques de la transcriptase inverse et aux inhibiteurs de la protéase et en l’absence de mutations diminuant la sensibilité virale à cette molécule.

V (absence)

Compte tenu :

  • des données disponibles chez l’adulte et les enfants à partir de 6 ans démontrant son efficacité immuno-virologique dans le traitement de l’infection par le VIH-1 chez des patients prétraités,
  • des données disponibles (étude de phase I/II) chez les enfants à partir de 2 ans, suggérant un profil d’efficacité et de tolérance comparable à celui décrit chez l’adulte, l’adolescent et l’enfant à partir de 6 ans,

la Commission considère, comme chez l’adulte et les enfants à partir de 6 ans, que la spécialité INTELENCE (étravirine) en association à un inhibiteur de protéase boosté et à un traitement antirétroviral optimisé n’apporte pas d’amélioration du service médical rendu (ASMR V, inexistante) chez les patients prétraités sans mutations de résistance aux inhibiteurs non nucléosidiques de la transcriptase inverse et aux inhibiteurs de la protéase.


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