Covid-19 : Repérer les situations à risque pour proposer des mesures de prévention aux personnes les plus vulnérables

Actualité presse - Mis en ligne le 04 déc. 2020
4 décembre 2020

Dans le contexte d’épidémie de Sars-Cov-2, la Haute Autorité de Santé a élaboré une série de Réponses rapides sur la base des connaissances actuellement disponibles pour aider les professionnels de santé à repérer les situations à risque auxquelles pourraient être exposées les personnes vulnérables et leur proposer des conseils de prévention adaptés. Elle publie une Réponse rapide plus spécifiquement destinée aux médecins généralistes dans le cadre des consultations de ces personnes à risque.

La HAS recommande aux médecins une démarche en trois temps : repérer les situations individuelles à risque, discuter des circonstances au cours desquelles leurs patients auraient pu y être exposées, et proposer des conseils adaptés à leur situation.

Repérer et évaluer les situations à risques

Dans un avis du 29 octobre 2020, le Haut conseil de la santé publique (HCSP)¹ a défini les situations qui exposent à un risque élevé de forme grave de Covid-19 : notamment être âgé de 65 ans ou plus, souffrir d’obésité (IMC>30²), de troubles psychiques, être atteint de certaines maladies chroniques (diabète non équilibré ou compliqué, maladies cardiovasculaires, respiratoires, insuffisance rénale chronique dialysée, cancer, cirrhose, immunodéficience, drépanocytose, etc.). Le 3ème trimestre de la grossesse et la précarité sociale sont désormais elles aussi considérées comme des situations de vulnérabilité aux formes graves de Covid-19.

Évaluer l’état de santé général

Dans un premier temps, la HAS recommande aux médecins de porter une attention particulière à l’état nutritionnel et à l’évolution du poids de leurs patients. Consommation d’alcool et de substances psychoactives, troubles anxieux ou dépressifs, idées suicidaires, addictions, ou encore troubles de la conduite alimentaire seront également recherchés lors de l’interrogatoire. La consultation est l’occasion de vérifier la stabilité des maladies chroniques, avec l’absence des symptômes ou signes inhabituels, l’observance des traitements et la recherche de changements thérapeutiques opérés depuis la dernière visite. La HAS attire enfin l’attention des médecins sur les risques liés à l’automédication et aux mésusages des médicaments, en particulier des antalgiques ou des psychotiques (somnifère, anxiolytiques, antidépresseurs), et les invite à rechercher d’éventuels troubles du sommeil.

Évaluer le risque de contamination

Le risque individuel de contamination des patients sera déterminé à partir d’une série de questions portant, d’une part, sur leur vécu de l’épidémie (peur pour soi/pour ses proches, isolement, sentiment d’injustice/d’impuissance...), leur comportement en famille (élargissement ou rétrécissement du cercle des proches), leur situation professionnelle (conditions de travail, préoccupations), et leurs activités sociales, en particulier la fréquence et les modalités de leurs contacts ; d’autre part, sur la recherche systématique de symptômes évocateurs d’une infection au Sars-Cov-2, en cours ou passée. Compte tenu du risque associé à la précarité sociale, une attention particulière sera portée à l’environnement et aux conditions de vie des patients (aide à domicile, relations intrafamiliales, difficultés financières...).

 

Discuter des circonstances à risques pour donner des conseils adaptés

Dans un deuxième temps, la HAS invite les médecins à discuter avec leurs patients des mesures barrières afin d’identifier, avec eux, les circonstances dans lesquelles ils pourraient être amenés à ne pas les appliquer.

Une fois ce bilan réalisé, la HAS recommande aux médecins d’évaluer les connaissances de leurs patients en matière de gestes barrières (port du masque, distanciation physique, lavage régulier des mains...), afin de s’assurer qu’ils en ont compris l’importance et qu’ils adhèrent à ces mesures de prévention, dans le cadre d’une décision partagée. Autre conseil : rappeler qu’un test négatif à la Covid-19 ou le fait d’avoir été soi-même atteint ne dispense pas de leur application, en particulier s’ils prévoient de rendre visite à une personne à risque de forme grave. Les médecins peuvent alors saisir cette occasion pour expliquer à leurs patients les différents tests de dépistage, et d’aborder la vaccination anti-Covid. La HAS souligne enfin que l’application « TousAntiCovid » représente une source d’informations fiables, son téléchargement peut donc faire partie des conseils donnés par les praticiens.


 

¹Haut conseil de la santé publique. Avis du 29 octobre 2020 relatif à l'actualisation de la liste des facteurs de risque de forme grave de Covid-19. Paris: HCSP; 2020. 

²L’indice de masse corporelle (IMC) correspond au rapport du poids (en kg), sur le carré de la taille (en cm). Au-delà de 30, il correspond à une obésité.

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