Nature de la demande

Inscription

Première évaluation.

Avis favorable au remboursement dans le traitement des patients adultes atteints d’une forme active de sclérose en plaques récurrente rémittente (SEP-RR) définie par des paramètres cliniques ou d’imagerie.

Quel progrès ?

Pas de progrès dans la prise en charge de la SEP-RR, en l’état actuel des données.

Quelle place dans la stratégie thérapeutique ?

La sclérose en plaque récurrente-rémittente (SEP-RR) est caractérisée par une activité inflammatoire définie par la survenue d’épisodes démyélinisants (poussées) localisés dans la substance blanche du SNC et entrecoupées de périodes de rémission.

Dès le diagnostic d’une SEP-RR établi, l’instauration rapide d’un traitement de fond est préconisée dans l’objectif de diminuer la fréquence des poussées et la progression du handicap à court terme. Plusieurs options thérapeutiques peuvent être proposées en 1ère intention : les interférons bêta (AVONEX, REBIF, BETAFERON, EXTAVIA, PLEGRIDY), l’acétate de glatiramère (COPAXONE), le tériflunomide (AUBAGIO), le diméthylfumarate (TECFIDERA). En cas de SEP-R active l’ocrelizumab (OCREVUS) peut être utilisé. Le choix parmi ces traitements doit se faire en fonction du profil de tolérance des médicaments, des modes d’administration et des préférences des patients.

Lorsque l’activité inflammatoire de la maladie évaluée par la clinique (nombre et gravité des poussées) et les critères IRM (lésions en T1 Gd+, charge lésionnelle en T2…) devient ou reste élevée malgré un traitement de fond de 1ère ligne, l’instauration d’un traitement plus actif est recommandée. Les médicaments suivants peuvent être utilisés en 2ème ligne et plus dans ces formes très actives, selon les conditions définies par leur AMM et après concertation d’un centre de ressources et de compétences :

  • Le fingolimod (GILENYA) et le natalizumab (TYSABRI) ont une AMM restreinte aux formes très actives de SEP-RR,
  • L’alemtuzumab (LEMTRADA) a été restreint par la Commission aux formes très actives de SEP-RR malgré un traitement de 1ère ou 2ème ligne,
  • L’ocrelizumab (OCREVUS) peut également être utilisé dans les SEP-R (récurrente rémittente (RR) ou secondairement progressive (SP)) très active, s’il n’a pas été utilisé en 1ère intention. Aucune donnée robuste n’a toutefois évalué son efficacité et sa tolérance en alternative aux médicaments de 2ème ligne ou en cas d’échec de ces produits,
  • Enfin, la mitoxantrone (ELSEP – NOVANTRONE et génériques) est un traitement de recours qui a l’AMM dans les formes hautement actives de SEP-R (RR ou SP) associées à une invalidité évoluant rapidement lorsque aucune alternative thérapeutique n’existe.

A noter que bien qu’ozanimod et fingolimod n’aient pas fait l’objet d’une comparaison directe, ils ont un même profil pharmacologique.

Dans de rares cas, lorsque la SEP-RR est d’emblée sévère et d’évolution rapide, un traitement par natalizumab ou fingolimod en 1ère ligne thérapeutique peut être préconisé conformément aux AMM de ces spécialités. En revanche, l’utilisation de l’alemtuzumab ou de la mitoxantrone en 1ère ligne ne doit pas être envisagée faute de données suffisante compte tenu de la fréquence des événements indésirables graves associés à ces médicaments. Par ailleurs, la Commission souligne qu’à ce jour il n’existe aucune donnée robuste validant l’intérêt thérapeutique et la sécurité d’utilisation d’une stratégie d’induction par rapport à une stratégie d’escalade.

La stabilisation de la maladie sous l’un de ces traitements est estimée par le nombre et la gravité des poussées résiduelles ainsi que l’apparition de nouvelles lésions à l’IRM. Il n’existe pas de donnée robuste évaluant l’intérêt de la poursuite au long cours de ces immunosuppresseurs puissants chez les patients stabilisés. Leur tolérance et leur efficacité sur la prévention du handicap à long terme restent à établir.

Place du médicament

ZEPOSIA (ozanimod) est une option de traitement de 1ère intention dans les formes actives de sclérose en plaques récurrente rémittente.

Sa supériorité a été démontrée versus l’interféron, INF β-1a (AVONEX, 30 µg par voie IM, une fois par semaine) en termes de réduction du taux annualisé de poussée. Toutefois, on ne dispose pas de données démontrant un effet sur la réduction de la progression du handicap.

Son profil de tolérance à court terme (recul médian de 50 mois et maximal de 71 mois) semble acceptable mais il existe des incertitudes sur sa tolérance à long terme compte tenu du profil connu d’autres médicaments de la classe des modulateurs des récepteurs S1P.

On ne dispose pas de données comparatives versus les autres spécialités disponibles dans le traitement de la SEP-RR, ce qui ne permet pas de le hiérarchiser par rapport à ces derniers.

Aussi, le choix parmi les différents traitements dans la SEP-RR doit se faire en fonction du profil de tolérance des médicaments, des modes d’administration et des préférences des patients. Il convient également de prendre en compte le désir de grossesse.


Service Médical Rendu (SMR)

Important

Le service médical rendu par ZEPOSIA, gélule (ozanimod) est important dans l’indication de l’AMM.


Amélioration du service médical rendu (ASMR)

V (absence)

Compte tenu :

  • de la démonstration dans 2 études de phase III, randomisées en double-aveugle, de la supériorité de ZEPOSIA (ozanimod) 1 mg par rapport à l’interféron, INF ß-1a (30 µg par voie IM) en termes de réduction du taux annualisé de poussée, (TAP, critère de jugement principal), avec une réduction absolue de :
    • 37,7 % (IC95 % = [23,2-49,4], p < 0,0001 dans l’étude RADIANCE B d’une durée de 24 mois et,
    • 48,3 % (IC95 % = [33,7-59,5], p < 0,0001) ; dans l’étude SUNBEAM d’une durée de 12 mois,

mais tenant compte de l’absence de :

  • démonstration d’une différence sur le critère de progression du handicap à 3 mois ou à 6 mois versus l’interféron (3ème critère de jugement hiérarchisé dans les 2 études de phase 3), considéré comme le critère le plus pertinent pour juger de l’évolution clinique du patient,
  • données robustes sur la qualité de vie, dans une maladie qui entraine une invalidité progressive des patients,
  • comparaison directe aux alternatives disponibles (dont certaines sont plus optimales que l’interféron ß-1a (30 µg par voie IM), comparateur de l’étude) alors qu’elle était réalisable (hormis OCREVUS dont le développement était concomitant) et des résultats de la méta-analyse de comparaison indirecte qui ne permettent pas de faire une mise en perspective sans biais du positionnement dans la stratégie thérapeutique des différents comparateurs,
  • données sur la tolérance à long terme (recul médian de 50 mois et maximal limité à 71 mois) induisant des incertitudes en particulier compte tenu du profil connu d’autres médicaments de la classe des modulateurs des récepteurs S1P,

la Commission de la Transparence considère que ZEPOSIA (ozanimod) n’apporte pas d’amélioration du service médical rendu (ASMR V) dans la stratégie de prise en charge des formes actives de la SEP-RR.


Nous contacter

Évaluation des médicaments