Nature de la demande

Extension d'indication

Nouvelle indication.

Avis favorable au remboursement en association à 2 cycles de chimiothérapie à base de sels de platine, en première ligne, dans le traitement des patients adultes atteints d’un cancer bronchique non à petites cellules métastatique dont les tumeurs ne présentent pas la mutation sensibilisante de l’EGFR, ni la translocation ALK.

Quel progrès ?

Un progrès thérapeutique par rapport à la chimiothérapie.

Quelle place dans la stratégie thérapeutique ?

La prise en charge actuelle du cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC) métastatique en 1ère ligne de traitement, en l’absence d’anomalies moléculaires (mutations EGFR, ou réarrangements ALK ou ROS-1), repose sur l’immunothérapie, pour les patients éligibles.

Le pembrolizumab (immunothérapie anti-PDL1) est un traitement de 1ère intention :

  • en monothérapie, chez les patients PD-L1 ≥ 50% et,
  • en association à la chimiothérapie, quel que soit l’expression de PD-L1 :
    • en association à une chimiothérapie de pemetrexed et sel de platine, dans le CBNPC non épidermoïde,
    • en association à une chimiothérapie de carboplatine et paclitaxel (ou nab-paclitaxel), dans le CBNPC épidermoïde.

En cas de contre-indication à l’immunothérapie, ou à l’une des molécules de chimiothérapie associée au pembrolizumab, une chimiothérapie est indiquée. Il s’agit d’une bithérapie associant un sel de platine (cisplatine ou carboplatine) à l’une des molécules suivantes : vinorelbine, gemcitabine, docetaxel, paclitaxel ou pemetrexed (uniquement dans le CBNPC non épidermoïde pour ce dernier). Dans les CBNPC non épidermoïdes, en l’absence de contre-indication, le bévacizumab peut être associé à la bithérapie de chimiothérapies ; et l’atezolizumab peut être associé au bévacizumab + paclitaxel + carboplatine.

Place du médicament

L’association OPDIVO/YERVOY (nivolumab/ipilimumab), en association à 2 cycles de chimiothérapie à base de sels de platine, constitue une alternative en tant que traitement de première ligne des patients adultes atteints d’un cancer bronchique non à petites cellules métastatique dont les tumeurs n’ont pas la mutation sensibilisante de l’EGFR, ni la translocation ALK.

Toutefois, la Commission regrette l’absence de données permettant de positionner l’association OPDIVO/YERVOY (nivolumab/ipilimumab) vis-à-vis des standards de traitement actuels : pembrolizumab en monothérapie uniquement si PD-L1≥ 50%, ainsi que l’association pembrolizumab + chimiothérapie quelle que soit l’expression de PD-L1.

Compte tenu de ces éléments, la place de l’association nivolumab/ipilimumab associée à 2 cycles de chimiothérapie, vis-à-vis de ces différents protocoles n’est donc pas connue. La Commission considère que la décision thérapeutique doit être prise après proposition documentée issue d’une réunion de concertation pluridisciplinaire. Ce choix devra prendre en compte les résultats d’efficacité et de tolérance de chaque protocole, ainsi que l’état général et le choix du patient. La Commission rappelle que les patients ayant un score ECOG > 1 n’ont pas été inclus dans l’étude.


Service Médical Rendu (SMR)

Modéré

Le service médical rendu par l’association OPDIVO/YERVOY (nivolumab/ipilimumab) est modéré dans l’indication de l’AMM.


Amélioration du service médical rendu (ASMR)

IV (mineur)

Compte-tenu :

  • de la démonstration de la supériorité de nivolumab/ipilimumab en association à 2 cycles de chimiothérapie, par rapport à la chimiothérapie, en termes de survie globale (HR= 0,69 [IC95% : 0,56-0,86], avec une estimation ponctuelle du gain absolu de 3,4 mois, jugé cliniquement pertinent) dans une étude de phase III randomisée en ouvert ;

et malgré :

  • un comparateur qui n’est pas optimal à la date de l’évaluation ; 
  • l’absence de donnée permettant de distinguer la part attribuable (efficacité et toxicité) à chaque immunothérapie (nivolumab/ipilimumab), et donc de l’intérêt propre de la combinaison de ces deux molécules par rapport à une monothérapie (nivolumab ou ipilimumab) ; 
  • un surcroît de toxicité avec la survenue d’événements indésirables de grades = 3 chez 47% des patients, notamment immunologiques (dont la fréquence est accrue par rapport à une mono-immunothérapie), et un arrêt définitif du traitement pour événement indésirable chez 28% des patients ; 
  • l’absence d’impact démontré sur la qualité de vie ;

la Commission de la Transparence considère qu’OPDIVO/YERVOY (nivolumab/ipilimumab), en association à 2 cycles de chimiothérapie à base de sels de platine, apporte une amélioration du service médical rendu mineure (ASMR IV) par rapport à la chimiothérapie, dans le traitement de première ligne des patients adultes atteints d’un cancer bronchique non à petites cellules métastatique dont les tumeurs ne présentent pas la mutation sensibilisante de l’EGFR, ni la translocation ALK.


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