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Première évaluation.

Avis favorable au remboursement en monothérapie dans le traitement des patients adultes ayant un cancer du sein HER2 positif non résécable ou métastatique ayant reçu préalablement au moins deux lignes de traitement anti-HER2.

Le maintien de cet avis est conditionné à la réévaluation de cette spécialité dans un délai maximum de 18 mois à compter de la date de cet avis sur la base des résultats de l’étude de phase III DESTINY-BREAST 02 (résultats sur la PFS attendus au plus tard mars 2022).

Quel progrès ?

Pas de progrès dans la stratégie thérapeutique en l’état actuel des données.

Quelle place dans la stratégie thérapeutique ?

Selon les référentiels européens (ESMO 2020) et français, le traitement de première ligne du cancer du sein métastatique HER2+ est fondé sur l’adjonction de deux anti HER2 : trastuzumab, pertuzumab associés à la chimiothérapie à base de taxane (docétaxel ou paclitaxel). En deuxième ligne, KADCYLA (trastuzumab emtansine) est aujourd’hui l’option privilégiée par toutes les recommandations. D’autres options telles que les associations lapatinib/capécitabine et trastuzumab/lapatinib sont également considérées comme des alternatives à ce stade de la maladie.

Récemment les recommandations américaines du NCCN 2021 ont intégré le tucatinib (en association au trastuzumab et à la capécitabine) en traitement de 3ème ligne après échec au tratuzumab/ pertuzumab associe à un taxane puis au trastuzumab emtansine, avec un grade de recommandation niveau 1 (haut niveau de preuve), suite à la démonstration d’une supériorité en termes de survie sans progression et de survie globale dans une étude de phase II versus trastuzumab et capécitabine.

Place d’ENHERTU (trastuzumab déruxtécan) dans la stratégie thérapeutique :

ENHERTU (trastuzumab déruxtécan) est une option de traitement en 3ème ligne après échec au trastuzumab/ pertuzumab associé à un taxane puis au trastuzumab emtansine. En l’absence de donnée comparative, sa place vis-à-vis des alternatives disponibles reste à préciser. A noter que l’étude de phase II non comparative l’ayant évalué n’a inclus que des patientes en bon état général et que les métastases cérébrales actives faisaient parties des critères de non-inclusion.

La Commission rappelle qu’à cette même ligne de traitement, il existe une alternative de meilleur niveau de preuve représentée par le tucatinib [TUKYSA] (AMM obtenue le 11/02/2021).


Service Médical Rendu (SMR)

Modéré

Le service médical rendu par ENHERTU (trastuzumab déruxtécan) est modéré dans l’indication de l’AMM. La Commission conditionne le maintien du SMR modéré à la réévaluation d’ENHERTU (trastuzumab déruxtécan) dans un délai maximum de 18 mois à compter de la date de cet avis et sur la base des résultats de l’étude de phase III, DESTINY-BREAST 02 (résultats sur la PFS attendus au plus tard mars 2022).


Amélioration du service médical rendu (ASMR)

V (absence)

Compte tenu : 

  • de la qualité peu robuste de la démonstration de son efficacité en termes de taux de réponse tumorale issue d’une étude de phase II non comparative et sur une population hétérogène (allant de 2 à plus de 5 lignes de traitements antérieurs pour le stade avancé), 
  • de l’absence d’évaluation de la qualité de vie, 
  • du profil de tolérance du trastuzumab déruxtécan marqué notamment par la survenue d’événements indésirables (EI) graves dans plus d’un quart des cas et d’EI de grades =3 dans plus de deux tiers des cas et, 
  • de l’existence d’alternatives médicamenteuses à ce stade de la maladie,

la Commission considère qu’en l’état actuel des données, ENHERTU (trastuzumab déruxtécan) n’apporte pas d’amélioration du service médical rendu (ASMR V) dans la prise en charge du cancer du sein HER2 positif non résécable ou métastatique ayant reçu préalablement au moins deux lignes de traitement anti-HER2.


Avis économique

Ce produit a fait l'objet d'un avis économique rendu par la Commission d'évaluation économique et de santé publique le 20 juillet 2021.

L’avis économique porte sur une indication superposable à celle demandée au remboursement, à savoir chez les patientes adultes présentant un cancer du sein HER2 positif non résécable ou métastatique ayant reçu préalablement au moins deux lignes de traitement anti-HER2. La CEESP n’a pas été en mesure de conclure sur l’efficience du produit en raison d’une réserve majeure sur l’extrapolation et d’une incertitude globale majeure.

Une analyse d’impact budgétaire a été réalisée en complément de l’évaluation de l’efficience. Les résultats de l’AIB ne peuvent être retenus comme valides en raison d’une réserve majeure.

> ENHERTU - Avis économique (pdf)

 

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