Nature de la demande

Extension d'indication

Nouvelle indication.

Avis favorable au remboursement en traitement adjuvant des crises d’épilepsie associées à une sclérose tubéreuse de Bourneville (STB) chez les patients de 2 ans et plus uniquement en cas d’épilepsie pharmacorésistante.

Avis défavorable au remboursement en traitement adjuvant des crises d’épilepsie associées à une sclérose tubéreuse de Bourneville (STB) chez les patients de 2 ans et plus non pharmacorésistants.

Quel progrès

Pas de progrès en traitement adjuvant dans la prise en charge des crises d’épilepsie associées à une sclérose tubéreuse de Bourneville chez les patients de 2 ans et plus avec une épilepsie pharmacorésistante.

Quelle place dans la stratégie thérapeutique ?

Les recommandations préconisent chez le patient atteint de STB présentant des crises d’épilepsie :

  • En 1ère ligne : la vigabatrine chez les patients âgés de moins de 1 an, associé à un autre antiépileptique qui augmente l’inhibition GABAergique chez ceux âgés d’au moins 1 an.
  • En 2ème ligne : la chirurgie, dont le succès dépend de la localisation précise du foyer épileptique et du caractère focal des crises, est préconisée chez les patients insuffisamment contrôlés par deux antiépileptiques et avec un foyer épileptogène unique et identifiable. Le taux de succès de la chirurgie est compris entre 25 et 90%.
  • En 3ème ligne : un régime cétogène, une stimulation du nerf vague et d’autres antiépileptiques utilisés pour les crises focales.

Chez les patients âgés d’au moins 2 ans les spécialités VOTUBIA (évérolimus) comprimés dispersibles peuvent être utilisées en association aux antiépileptiques classiques, lorsque l’épilepsie devient pharmacorésistante (c’est-à-dire après échec de plus de 2 antiépileptiques). Il est à noter que chez les patients éligibles à la chirurgie, à savoir les patients avec un foyer épileptogène unique et identifiable, VOTUBIA (évérolimus) n’est pas une alternative à la chirurgie et son utilisation ne doit pas retarder une décision chirurgicale.

Place d’EPIDYOLEX (cannabidiol) dans la stratégie thérapeutique

Au regard :

  • de la démonstration de l’efficacité d’EPIDYOLEX (cannabidiol), par rapport au placebo, tous deux en traitement adjuvant, uniquement sur la fréquence totale des crises d’épilepsie associées à la STB à court terme (16 semaines) avec une quantité d’effet modeste,
  • de l’absence de différence statistiquement significative démontrée par rapport au placebo, tous deux en traitement adjuvant sur le critère de jugement secondaire hiérarchisé de taux de répondeurs (réduction d’au moins 50 % du nombre des crises),
  • et en l’absence de données disponibles par rapport à un autre antiépileptique dans un contexte de pharmacorésistance élevée (89 % recevant ≥ 2 AE)

la Commission considère qu’EPIDYOLEX (cannabidiol) est une option thérapeutique dans le traitement des crises d’épilepsie associées à la sclérose tubéreuse de Bourneville, chez les patients de 2 ans et plus pharmacorésistants.

En l’absence de données comparatives entre les deux spécialités EPIDYOLEX (cannabidiol) et VOTUBIA (everolimus), dans un contexte où celles-ci ont fait l’objet d’un développement concomitant, le choix thérapeutique entre ces deux spécialités doit se faire notamment en fonction des caractéristiques des patients, de l’efficacité des molécules et de leurs profils de tolérance différents associés à des contre-indications.

Le bénéfice potentiel d’un traitement par cannabidiol devra être apprécié en tenant compte de la tolérance du produit et de l’absence de données de tolérance à long terme, notamment sur la tolérance hépatique (augmentation des enzymes hépatiques).
Dans les autres situations de l’extension d’indication d’’AMM à savoir les patients non pharmacorésistants atteints de STB, compte-tenu des données limitées dans cette population, la Commission considère que EPIDYOLEX (cannabidiol) n’a pas de place dans la stratégie thérapeutique.

Recommandations particulières

La Commission souligne que le conditionnement, un flacon multi-doses avec deux dispositifs d’administration gradués en ml tandis que la posologie est exprimée en mg, nécessite une conversion (de mg en ml) favorisant le risque d’erreur médicamenteuse et de surdosage. La Commission recommande l’importance de la clarté du libellé de posologie sur la prescription médicale ainsi que l'information adéquate des personnes en charge de la dispensation et de l’administration d’EPIDYOLEX (cannabidiol), comprenant les professionnels de santé et aussi l’entourage de l’enfant.

 


Service Médical Rendu (SMR)

Modéré

La Commission considère que le service médical rendu par EPIDYOLEX (cannabidiol) est MODERE dans le traitement adjuvant des crises d’épilepsie associées à une sclérose tubéreuse de Bourneville (STB) chez les patients de 2 ans et plus avec épilepsie pharmacorésistante. 

Insuffisant

La Commission considère que le service médical rendu par EPIDYOLEX (cannabidiol) est INSUFFISANT pour justifier de la prise en charge par la solidarité nationale chez les autres patients du périmètre de l’extension d’AMM correspondant aux patients âgés de 2 ans et plus avec épilepsie non pharmacorésistante atteints de crises d’épilepsie associées à une sclérose tubéreuse de Bourneville (STB).


Amélioration du service médical rendu (ASMR)

V (absence)

Compte-tenu :

  • de la démonstration de la supériorité du cannabidiol par rapport au placebo, en traitement adjuvant, dans une étude randomisée en double-aveugle, sur un critère de jugement principal restreint de variation de la fréquence totale des crises d’épilepsie associées à la STB à court terme (16 semaines), critère de jugement principal, avec une quantité d’effet modeste (différence médiane de -30,1% chez des patients ayant un nombre médian de 54 à 61 crises par mois à l’inclusion), dans un contexte de pharmacorésistance élevée
  • du besoin médical important, en raison des alternatives limitées dans cette maladie rare,

mais au regard :

  • de l’absence de différence statistiquement significative démontrée par rapport au placebo sur le pourcentage de patients présentant une réduction d’au moins 50 % du nombre de crises), critère de jugement secondaire hiérarchisé pertinent,
  • de l’absence de donnée robuste sur la qualité de vie, particulièrement impactée dans cette maladie,
  • de l’absence de donnée d’efficacité et de tolérance du cannabidiol à long terme, notamment en termes d’impact sur la détérioration neurocognitive et le développement psychomoteur des patients, dans le cadre d’une maladie au long cours,

la Commission considère qu’EPIDYOLEX (cannabidiol) n’apporte pas d’amélioration du service médical rendu (ASMR V) dans la prise en charge des crises d’épilepsie pharmacorésistantes associées à la sclérose tubéreuse de Bourneville, chez les patients de 2 ans et plus. 


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