Nature de la demande

Extension d'indication

Nouvelle indication.

L’essentiel

Avis favorable au remboursement dans le traitement, de première ligne, des patients adultes atteints d’un carcinome épidermoïde de l’œsophage avancé non résécable, récurrent ou métastatique dont les cellules tumorales expriment PD-L1 au seuil ≥1%, en association à une chimiothérapie combinée à base de fluoropyrimidine et de sels de platine.

Quel progrès ?

OPDIVO (nivolumab) apporte un progrès thérapeutique par rapport à la chimiothérapie (à base de fluoropyrimidine et de sels de platine), en première ligne de traitement des patients adultes atteints d’un carcinome épidermoïde de l’œsophage avancé non résécable, récurrent ou métastatique dont les cellules tumorales expriment PD-L1 au seuil ≥1%.

Quelle place dans la stratégie thérapeutique ?

Chez les patients atteints d’un carcinome épidermoïde de l’œsophage ou un adénocarcinome, localement avancé non résécable (en cas de contre-indication à la radiothérapie) ou au stade métastatique, le recours à un traitement systémique (chimiothérapie palliative) est le traitement de référence. Les principaux médicaments de chimiothérapie utilisés sont une fluoropyrimidine associée à un dérivé du platine. D’autres protocoles tel que FOLFOX associant fluorouracile-oxaliplatine-acide folinique sont parfois utilisés comme option de traitement.

Depuis 2021, KEYTRUDA (pembrolizumab) en association à une chimiothérapie à base de sels de platine et de fluoropyrimidine est un traitement de première ligne des patients adultes atteints d'un cancer de l'œsophage ou d'un adénocarcinome de la jonction gastro-œsophagienne HER-2 négatif uniquement de type I (classification Siewert), localement avancés non résécables ou métastatiques, dont les tumeurs expriment PD-L1 avec un CPS ≥ 10 sur la base des résultats de l’étude KEYNOTE 590 (incluant environ 70% des patients avec un cancer épidermoïde).

Place d’OPDIVO (nivolumab) dans la stratégie thérapeutique :

OPDIVO (nivolumab) en association à une chimiothérapie à base de fluoropyrimidine et de sels de platine est une option de traitement en 1ère ligne dans le traitement des patients adultes atteints d’un carcinome épidermoïde de l’œsophage avancé non résécable, récurrent ou métastatique dont les cellules tumorales expriment PD-L1 au seuil ≥1%. Faute de données comparatives, sa place dans la stratégie thérapeutique vis-à-vis de KEYTRUDA (pembrolizumab) ne peut être déterminée.


Service Médical Rendu (SMR)

Important

Le service médical rendu par OPDIVO (nivolumab) dans le cadre de l’association à une chimiothérapie est important dans l’indication de l’AMM.


Amélioration du service médical rendu (ASMR)

III (modéré)

Compte-tenu de la démonstration dans une étude de phase III, randomisée, ouverte, de la supériorité d’OPDIVO (nivolumab) en association à une chimiothérapie à base de fluoropyrimidine et de sels de platine par rapport à la chimiothérapie seule chez les patients dont les cellules tumo-rales expriment PD-L1 au seuil =1% en termes de :

  • survie globale, avec une médiane de survie globale de 15,4 mois dans le groupe nivolu-mab + chimiothérapie et de 9,1 mois dans le groupe chimiothérapie, soit un gain absolu de 6,3 mois en faveur du groupe nivolumab + chimiothérapie (HR=0,54, IC99,5% [0,37 ; 0,80] ; p<0,0001),
  • survie sans progression, avec une médiane de survie sans progression de 6,9 mois dans le groupe nivolumab + chimiothérapie et de 4,4 mois dans le groupe chimiothéra-pie, soit un gain absolu de 2,5 mois en faveur du groupe nivolumab + chimiothérapie (HR=0,65, IC98,5%[0,46 ; 0,92] ; p=0,0023),

et ce malgré :

  • un surcroît de toxicité rapporté avec notamment la survenue d’événements indésirables (EI) d’origine immunologique. La proportion de patients ayant des EI de grades 3-4 est plus élevée dans le groupe chimiothérapie + nivolumab par rapport à la chimiothérapie seule (72,9% vs. 55,9%), ainsi que pour les EI graves (60% vs.32,9%) et les EI ayant en-trainé un arrêt de traitement (41,9% vs. 26,6%),
  • l’absence de conclusion formelle pouvant être tirée des résultats de qualité de vie,

la Commission de la Transparence considère qu’OPDIVO (nivolumab) en association à une chimiothérapie à base de fluoropyrimidine et de sels de platine apporte une amélioration du service médical rendu modérée (ASMR III) par rapport à la chimiothérapie seule, en première ligne, dans le traitement des patients adultes atteints d’un carcinome épidermoïde de l’eosophage avancé non résécable, récurrent ou métastatique dont les cellules tumorales expriment PD-L1 au seuil =1%.


Avis économique

Ce produit a fait l'objet d'un avis économique rendu par la Commission d'évaluation économique et de santé publique le 8 novembre 2022.  

L’évaluation porte sur une indication superposable à l’indication de l’AMM obtenue le 01/04/2022 en procédure centralisée. 

La CEESP a été en mesure de conclure sur le niveau d’efficience de la stratégie nivolumab + 5-FU-cisplatine, avec un RDCR de 134 706 €/QALY versus un comparateur composite « mixte de chimiothérapies », au prix de vente en vigueur et sur un horizon temporel de 7 ans.  

Au prix public du nivolumab, et selon les parts de marchés prévisionnelles envisagées par l’industriel, la mise à disposition du nivolumab dans la nouvelle indication revendiquée représente une augmentation des dépenses de l’assurance maladie de 273% dans cette indication, pour une population cible de 3006 patients cumulés sur 3 ans. 

> OPDIVO - Avis économique (pdf)

 

 

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