YESCARTA (axicabtagène ciloleucel) - Lymphome diffus à grandes cellules B (LDGCB) et lymphome de haut grade à cellules B (LHGCB)

Avis sur les Médicaments - Mis en ligne le 14 mars 2023

Nature de la demande

Extension d'indication

Nouvelle indication.

L'essentiel

Avis favorable au remboursement dans « le traitement des patients adultes atteints de lymphome diffus à grandes cellules B (LDGCB) et de lymphome à cellules B de haut grade (LHGCB) ayant rechuté dans les 12 mois après la fin de la première ligne de chimio-immunothérapie, ou qui y sont réfractaires ».

Quel progrès ?

Un progrès thérapeutique dans la prise en charge.

Quelle place dans la stratégie thérapeutique ?

YESCARTA (axicabtagene ciloleucel) est un traitement de lymphome diffus à grandes cellules B (LDGCB) et du lymphome de haut grade à cellules B (LHGCB) chez les patients adultes ayant rechuté dans les 12 mois après la fin de la première ligne de chimio-immunothérapie, ou qui y sont réfractaires.

Au regard des données disponibles, la place de YESCARTA (axicabtagene ciloleucel) par rapport à l’autogreffe de cellules souches, chez les patients en réponse à la chimiothérapie de rattrapage, ne peut pas être précisée.

En raison des délais de mise à disposition du produit (depuis la détermination de l’éligibilité du patient à un traitement par cellules CAR T, la leucaphérèse, la production des cellules génétiquement modifiées, la chimiothérapie lymphodéplétive jusqu’à l’acheminement au patient pour la réinjection) et de la toxicité significative à court terme, les patients éligibles à YESCARTA (axicabtagene ciloleucel) doivent avoir un état général et une espérance de vie compatible avec ces délais.

La Commission rappelle également que :

  • compte tenu de la fréquence élevée d’événements indésirables de grades ≥ 3 (91 % des patients dans ZUMA-7), avec en particulier des syndromes de relargage cytokinique, des effets indésirables neurologiques et des séjours possibles en réanimation, mais aussi des contraintes liées à la nécessité d’une hospitalisation longue ainsi qu’à l’éloignement éventuel du centre qualifié, l’information des patients sur ces contraintes et les risques encourus est primordiale,
  • YESCARTA (axicabtagene ciloleucel) doit être administré dans un établissement de santé spécifiquement qualifié pour l’utilisation des CAR T,
  • le résumé des caractéristiques du produit (RCP) et le plan de gestion des risques (PGR) doivent être respectés et une surveillance particulière pendant et après le traitement est requise.

Recommandations particulières

Demandes particulières inhérentes à la prise en charge

L’utilisation de YESCARTA (axicabtagene ciloleucel) est limitée à un nombre restreint de centres qualifiés à l’usage des CAR T compte tenu de la complexité de la procédure, comme précisé dans l’arrêté du 19 mai 2021. Dans ce contexte, la Commission rappelle l’importance d’une prise en charge globale (incluant notamment les déplacements et les hébergements à proximité des établissements de santé qualifiés, lorsque nécessaire) comme relayé par les associations de patients et d’usagers.

Autres demandes

La Commission attire l’attention sur l’intérêt pour les patients et leurs aidants le cas échéant, de disposer d’une information adaptée à la complexité de la procédure CAR T et aux risques encourus par le patient.


Service Médical Rendu (SMR)

Important

Le service médical rendu par YESCARTA (axicabtagene ciloleucel) est important dans l’indication de l’AMM.


Amélioration du service médical rendu (ASMR)

III (modéré)

Compte-tenu :

  • d’une démonstration d’une supériorité de YESCARTA (axicabtagene ciloleucel), par rapport à une stratégie incluant une autogreffe de cellules souches (qui a concernée 35 % dans l’étude ZUMA-7), en termes de survie sans événement (8,3 mois vs 2 mois, HR = 0,40 ; IC95% = [0,31 - 0,51]) et de taux de réponse (83 % versus 50 %, OR=5,3 ; IC95% = [3,1 ; 8,9]), dans une étude de phase III, randomisée, réalisée chez les patients éligibles à une autogreffe de CSH,
  • d’un pourcentage de réponse métabolique complète à 3 mois de 70 % (IC95% = [53,5 - 83,4]), dans une étude non comparative, chez des patients non éligibles à une stratégie intégrant l’autogreffe mais qui restent éligibles à un traitement par CAR T, sur un suivi de 10 mois,
  • des données de tolérance principalement marquées par des neurotoxicités et des syndromes de relargage des cytokines (SRC) et en ligne avec le profil de tolérance connu de YESCARTA (axicabtagene ciloleucel) dans ses autres indications ;

Et malgré :

  • l’absence de supériorité démontrée en termes de survie globale lors de son analyse intermédiaire, dans l’étude ZUMA-7 (HR = 0,73 ; IC95% = [0,53 - 1,01] ; NS), mais considérant le pourcentage non négligeable de patients ayant reçu un CAR T en 3ème ligne après progression dans le groupe comparateur,
  • l’absence de données permettant de déterminer spécifiquement l’apport du traitement par YESCARTA (axicabtagene ciloleucel) dans la stratégie thérapeutique par rapport à l’autogreffe de cellules souches chez les patients en réponse à la chimiothérapie de rattrapage, qui ont reçu effectivement l’autogreffe,
  • l’absence de données concernant les patients nécessitant un traitement dans des délais incompatibles avec le temps d’attente entre la leucaphérèse et la réinjection de YESCARTA (axicabtagene ciloleucel),
  • le caractère exploratoire des données de qualité de vie,

la Commission considère que YESCARTA (axicabtagene ciloleucel) apporte une amélioration du service médical rendu modérée (ASMR III) dans la prise en charge des patients adultes atteints de lymphome diffus à grandes cellules B (LDGCB) et de lymphome de haut grade à cellules B (LHGCB) ayant rechuté dans les 12 mois après la fin de la première ligne de chimio-immunothérapie, ou qui y sont réfractaires.


Avis économique

Ce produit a fait l'objet d'un avis économique rendu par la Commission d'évaluation économique et de santé publique le 29/08/2023. 

L’avis économique porte sur une indication plus superposable à celle demandée au remboursement, à savoir les patients adultes atteints de LDGCB et de LHGCB ayant rechuté dans les 12 mois après la fin de la première ligne de chimio-immunothérapie, ou qui y sont réfractaires. 

La CEESP a été en mesure de conclure sur le niveau d’efficience du produit avec un RDCR, au prix revendiqué pour une injection unique et,selon les hypothèses retenues dans la modélisation, de 108 833 €/QALY vs. le Standard of Care sur 25 ans. Toutefois, ce RDCR est à interpréter avec prudence, au regard de l’incertitude liée principalement aux données d’efficacité et leur extrapolation sur le long terme.  

L’impact budgétaire associé à l’introduction de axicabtagene-ciloleucel représente une augmentation des dépenses de l’assurance maladie dans l’indication de 23%, pour une population cible de 5 347 patients cumulés sur 5 ans.  

> YESCARTA - Avis économique (pdf)

 

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