Évaluation de la pertinence d'un dépistage systématique de l'infection à cytomégalovirus (CMV) au cours de la grossesse – Feuille de route
L’infection à cytomégalovirus (CMV) peut entraîner des conséquences graves chez le nouveau-né lorsqu’elle survient au cours de la grossesse (surdité, retard psychomoteur). Ce type de conséquence serait de l’ordre de 1 à 6 pour 100 000 naissances. En France, actuellement, le dépistage systématique de l’infection à CMV au cours de la grossesse n’est pas recommandé. Dans un rapport récent du Haut Conseil de Santé Publique (HCSP), les raisons avancées pour cette position sont d’une part l’absence d’autorisation de mise sur le marché (AMM) dans cette indication pour les antiviraux existants et le manque de consensus dans la stratégie de dépistage ; d’autre part les bénéfices d’un dépistage populationnel.
La Haute Autorité de Santé (HAS) a été saisie par la Direction Générale de la Santé (DGS) le 4 février 2024, après la recommandation défavorable du HCSP et en application de l’article 44 de la loi n°2023-1250 du 26 décembre 2023 de financement de la sécurité sociale pour 2024 pour donner son avis sur l’opportunité de mettre en place « un programme de dépistage du CMV de façon systématique chez la femme enceinte ».
La HAS a proposé une méthode de travail dans une feuille de route validée le 24 juillet 2024. Des nouvelles composantes ont été identifiées par la Commission d’Evaluation Economique et Santé Publique (CEESP) pour répondre à la saisine qui ont conduit à une actualisation de la feuille de route et du calendrier. Il s’agit notamment :
- D’une analyse des enjeux éthiques
- D’une recherche complémentaire dans le SNDS pour estimer le recours au dépistage en France
- D’un état des lieux des protocoles de prise en charge et des logigrammes d’interprétation des sérologies une modélisation du nombre de vrais positifs, faux positifs et de la valeur prédictive positive de la séquence de tests sérologiques.