Nature de la demande

Extension d'indication

Extension d'indication.

 

L'essentiel

Avis favorable au remboursement en association à une chimiothérapie à base de sels de platine en traitement néoadjuvant, puis poursuivi en monothérapie en traitement adjuvant, est indiqué dans le traitement des patients adultes atteints d’un cancer bronchique non à petites cellules résécable à haut risque de récidive.

 

Quel progrès ?

Un progrès thérapeutique par rapport à une chimiothérapie à base de sels de platine en traitement néoadjuvant.

 

Quelle place dans la stratégie thérapeutique ?

En association à une chimiothérapie à base de sels de platine en traitement néoadjuvant, puis poursuivi en monothérapie en traitement adjuvant, KEYTRUDA (pembrolizumab) a démontré sa supériorité par rapport au placebo chez des patients adultes atteints d’un CBNPC.

Cependant, en l’absence de comparaison à un traitement utilisé en néoadjuvant seul, ou à un traitement utilisé en adjuvant uniquement, la place et l’intérêt de KEYTRUDA (pembrolizumab) utilisé en péri-opératoire (traitement néoadjuvant puis poursuivi en adjuvant) est difficile à définir.

Actuellement, aucun médicament ou thérapeutique n’est recommandé en stratégie péri-opératoire en France (ONCO-AURA) ou au niveau international (NCCN).

KEYTRUDA (pembrolizumab) en association à une chimiothérapie à base de sels de platine en traitement néoadjuvant, puis poursuivi en monothérapie en traitement adjuvant, peut être utilisé pour les patients adultes ayant un CBNPC résécable à haut risque de récidive.


Service Médical Rendu (SMR)

Modéré

Le service médical rendu par KEYTRUDA (pembrolizumab) est modéré en association à une chimiothérapie à base de sels de platine en traitement néoadjuvant, puis poursuivi en monothérapie en traitement adjuvant, est indiqué dans le traitement des patients adultes atteints d’un cancer bronchique non à petites cellules résécable à haut risque de récidive.


Amélioration du service médical rendu (ASMR)

IV (mineur)

Compte tenu de :

  • la qualité de la démonstration de l’efficacité du pembrolizumab dans l’étude KEYNOTE-671 avec :
    • une méthodologie en double aveugle, en 2 groupes parallèles, en association à une chimiothérapie à base de sels de platine en traitement néoadjuvant, puis poursuivi en monothérapie en traitement adjuvant (pembrolizumab + chimiothérapie/pembrolizumab) par rapport au placebo + sels de platine en traitement néoadjuvant, puis au placebo seul en traitement adjuvant (placebo + chimiothérapie/placebo) ;
    • l’adéquation de la population incluse par rapport à celle de l’indication de l’AMM ;
  • la pertinence clinique des 2 critères de jugements principaux (survie globale et survie sans événement) et des deux critères de jugement secondaires avec gestion du risque alpha (réponse pathologique majeure et réponse pathologique complète) ;
  • les résultats montrant une différence statistiquement significative sur ces 4 critères en faveur du pembrolizumab + chimiothérapie / pembrolizumab par rapport au placebo + chimiothérapie/placebo :
    • la survie globale avec une différence estimée de survie moyenne à 5 ans montrant un gain de 4,15 mois (IC95% [1,05-7,26]) ;
    • la survie sans événement avec une réduction du risque d’événements (progression/récidive, incapacité à réséquer la tumeur, ou décès) de 42% (HR = 0,58 , IC95% [0,46 ; 0,72], p<0,00001) ;
    • la réponse pathologique majeure avec une différence de 19,2 points entre les 2 groupes (IC 95% [13,9 ; 24,7], p<0,00001) ;
    • la réponse complète pathologique avec une différence de 14,2 points entre les 2 groupes (IC 95% [10,1 ; 18,7], p<0.00001) ;

cependant la portée de ces résultats est limitée par les points suivants :

  • l’effet bénéfique sur la survie sans événement semble surtout lié à une diminution de la survenue de progressions/récidives, alors que les décès sans progression/récidive sont augmentés lors des 6 premiers mois ; on ne dispose pas du détail de l’effet sur chaque composante du critère (notamment les incidences cumulées), ainsi que le détail observé des causes de censures précoces ;
  • l’effet bénéfique sur la survie globale a été quantifié par un HR à 0,72, du même ordre que celui attendu de 0,70, avec une médiane de survie dans le groupe contrôle prolongée par rapport à la valeur attendue (52,4 mois versus 34 mois) ;
  • l’effet sur la survie globale apparait retardé (p=0,004), observé après 12 mois ;
  • l’intérêt d’un traitement en péri-opératoire par rapport à un traitement en néoadjuvant seul n’est pas connu alors que KEYTRUDA (pembrolizumab) a l’AMM en monothérapie dans le traitement adjuvant des patients adultes atteints d'un CBNPC à haut risque de récidive après résection complète et une chimiothérapie à base de sels de platine (indication non évaluée par la Commission) et n’a pas démontré de gain en survie globale dans ce contexte ;
  • une modification en cours d’étude de la définition du critère de jugement principal (lecture locale de la survie sans événement), survenue 3 mois après la fin des inclusions et 4 mois avant la 1ère analyse intermédiaire ;
  • la tolérance du produit et notamment la proportion de patients avec un arrêt de traitement, avec des EI graves et de grade ≥ 3 a été plus élevée dans le groupe traité par le pembrolizumab ;
  • l’efficacité à long terme dans cette indication n’est pas connue ;

la Commission considère que KEYTRUDA (pembrolizumab) apporte une amélioration du service médical rendu mineure (ASMR IV) par rapport à une chimiothérapie à base de sels de platine en traitement néoadjuvant.


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