EVRYSDI (risdiplam) - Amyotrophie spinale (SMA)
Reason for request
Réévaluation à la demande de la CT
L'essentiel
Avis favorable au remboursement uniquement dans « le traitement de l’amyotrophie spinale (SMA) 5q chez les patients avec un diagnostic clinique de SMA de Type 1, Type 2 ou Type 3 ou avec une à quatre copies du gène SMN2. »
Avis défavorable au remboursement dans les autres situations couvertes par l’indication AMM (à savoir les patients avec un diagnostic clinique d’amyotrophie spinale de Type 4).
Quel progrès ?
Un progrès thérapeutique dans la prise en charge.
Quelle place dans la stratégie thérapeutique ?
En raison de la complexité de la prise en charge de cette maladie, la décision de traitement par EVRYSDI (risdiplam) devra être prise au cas par cas lors de réunions de concertation pluridisciplinaire au sein des centres de référence et de compétences des maladies neuromusculaires de la filière FILNEMUS. L’utilisation de ce médicament est réservée aux médecins hospitaliers spécialistes en neurologie ou pédiatrie de la SMA.
En l’absence de comparaison robuste par rapport à SPINRAZA (nusinersen) et ZOLGENSMA (onasemnogene abeparvovec), la Commission précise que le choix entre ces trois traitements devrait être fait en prenant en compte :
- l’âge des patients, dans un contexte où la Commission rappelle l’importance de débuter un traitement de la SMA le plus rapidement possible et idéalement chez des patients pré-symptomatiques,
- l’état clinique des patients, dans la mesure où la Commission rappelle l’intérêt d’avoir une fonction respiratoire préservée et une absence de troubles de la déglutition pour administrer le traitement,
- les comorbidités des patients au regard du profil de tolérance de chaque traitement,
- le type de SMA et le nombre de copie du gène SMN2,
- les modalités d’administration différentes de ces médicaments, ainsi que le choix des familles, dans la mesure où la Commission souligne que l’administration par voie orale du risdiplam peut être une option intéressante par rapport aux autres modalités d’administration disponibles mais qu’elle ne constitue pas nécessairement un avantage chez les jeunes enfants pour des raisons de compliance au traitement.
Compte tenu de leur développement concomitant, on ne dispose d’aucune étude comparative directe entre les traitements disponibles ; et les comparaisons indirectes fournies par les laboratoires n’ont pas permis de hiérarchiser les traitements dans la stratégie thérapeutique. Dans ce contexte, seule une étude comparative permettrait de positionner plus finement les 3 traitements disponibles dans la stratégie thérapeutique de la SMA.
Il convient également de noter que la généralisation prévue du dépistage néonatal de la SMA, recommandée par la HAS4 pourrait conduire à une modification du paradigme de la prise en charge de cette maladie, en permettant le traitement dès le stade pré-symptomatique. Si les traitements administrés en pré-symptomatique s’avèrent efficaces sur le long terme, la caractérisation des patients par le type de SMA (allant de I à IV) tendra à diminuer puisque l’histoire naturelle de la maladie sera bouleversée, avec des formes plus modérées et tardives qu’en l’absence de dépistage néonatal.
Chez les patients pré-symptomatiques ayant une amyotrophie spinale génétiquement confirmée avec 1 à 4 copies du gène SMN2, EVRYSDI (risdiplam) est un traitement de 1ère intention, au même titre que SPINRAZA (nusinersen) pour les patients ayant 2 ou 3 copies du gène SMN2 et ZOLGENSMA (onasemnogene abeparvovec) pour les patients ayant jusqu’à 3 copies du gène SMN2. EVRYSDI (risdiplam) est la seule possibilité thérapeutique pour les patients pré-symptomatiques avec 4 copies du gène SMN2.
Il est à noter que le recul d’efficacité et de tolérance du risdiplam chez les patients pré-symptomatiques ayant jusqu’à 4 copies du gène SMN2 est limité à 1 an dans l’étude RAINBOWFISH.
Par ailleurs, dans la perspective de la mise en place d’un dépistage néonatal4, la HAS précise que des études visant à caractériser l'architecture génétique du locus SMN pourraient permettre d’élaborer des stratégies permettant de prédire avec précision le phénotype et de stratifier les personnes ayant 4 copies SMN2 entre celles qui nécessitent un traitement urgent et celles pour lesquelles une surveillance à long terme peut être justifiée.
Dans l’amyotrophie spinale 5q de type 1, EVRYSDI (risdiplam) est un traitement de 1ère intention, au même titre que ZOLGENSMA (onasemnogene abeparvovec) et SPINRAZA (nusinersen).
Dans l’amyotrophie spinale 5q de type 2, EVRYSDI (risdiplam) est un traitement de 1ère intention, au même titre que SPINRAZA (nusinersen). Ces deux médicaments sont à privilégier car ils ont démontré une efficacité chez ces patients. ZOLGENSMA (onasemnogene abeparvovec) est une option thérapeutique.
Dans l’amyotrophie spinale 5q de type 3, EVRYSDI (risdiplam) est un traitement de 1ère intention, au même titre que SPINRAZA (nusinersen). ZOLGENSMA (onasemnogene abeparvovec) n’a pas de place dans la stratégie thérapeutique de l’amyotrophie spinale 5q de type 3.
Dans l’amyotrophie spinale 5q de type 4, en l’absence de donnée clinique fournie, EVRYSDI (risdiplam) n’a pas de place dans la stratégie thérapeutique des patients symptomatiques atteints de SMA de type 4. SPINRAZA (nusinersen) n’a pas de place dans la stratégie thérapeutique et ZOLGENSMA (onasemnogene abeparvovec) n’a pas d’AMM.
Dans les indications de son AMM, la durée de traitement ainsi que les conditions d’arrêt du traitement par risdiplam ne sont pas connues.
Recommandations particulières
En raison de la complexité de la prise en charge de cette maladie rare, la Commission recommande que la décision de traitement soit prise au cas par cas lors de réunions de concertation pluridisciplinaire au sein des centres de référence et de compétence des maladies neuromusculaires de la filière FILNEMUS et que l’utilisation de ce médicament soit réservée aux médecins spécialistes de la SMA.
Clinical Benefit
Substantial |
Le service médical rendu par EVRYSDI 0,75 mg/ml (risdiplam), poudre pour solution buvable, est important uniquement dans « le traitement de l’amyotrophie spinale (SMA) 5q chez les patients avec un diagnostic clinique de SMA de Type 1, Type 2 ou Type 3 ou avec une à quatre copies du gène SMN2 ». |
Insufficient |
Le service médical rendu par EVRYSDI 0,75 mg/ml (risdiplam), poudre pour solution buvable, est insuffisant pour justifier d’une prise en charge par la solidarité nationale dans les autres situations de l’AMM (à savoir les patients avec un diagnostic clinique d’amyotrophie spinale de Type 4). |
Clinical Added Value
moderate |
Compte tenu :
la Commission de la Transparence considère qu’EVRYSDI (risdiplam) apporte une amélioration du service médical rendu modérée (III) au même titre que SPINRAZA (nusinersen) et que ZOLGENSMA (onasemnogene abeparvovec) dans la stratégie thérapeutique des patients symptomatiques avec une SMA de type 1, de type 2, de type 3. |
minor |
Compte tenu :
la Commission de la Transparence considère qu’EVRYSDI (risdiplam) apporte une amélioration du service médical rendu mineure (IV) dans la stratégie thérapeutique des patients pré-symptomatiques ayant 1 à 4 copies du gène SMN2. |