Évènements indésirables graves associés aux soins (EIGS) survenus lors de la prescription médicamenteuse
La Haute Autorité de santé (HAS) publie un rapport d’analyse de 213 événements indésirables graves associés aux soins (EIGS) liés à la prescription médicamenteuse, déclarés dans le cadre du dispositif national entre le 1er mars 2017 et le 31 décembre 2023. Ce travail s’adresse aux professionnels de santé, aux équipes de gouvernance des établissements de santé, aux régulateurs de l’offre de soins, au législateur ainsi qu’aux structures régionales d’appui, notamment les OMéDIT.
Contexte
La prescription médicamenteuse constitue la première étape du circuit du médicament. À ce titre, elle conditionne la sécurité des étapes suivantes (dispensation, administration, suivi). Or, les erreurs survenant à ce stade initial sont à l’origine de nombreux EIGS déclarés, dont une partie pourrait être évitée par une meilleure application des règles de prescription et une vigilance accrue.
À travers ce rapport, la HAS vise à :
- identifier les erreurs de prescription à l’origine d’EIGS ;
- déterminer les classes thérapeutiques les plus souvent impliquées ;
- analyser les causes profondes de ces erreurs ;
- rappeler les recommandations essentielles et formuler des actions correctives concrètes pour limiter la survenue de ces événements ou en atténuer les conséquences.
Une étape clé du circuit du médicament, au cœur des enjeux de sécurité des soins
Les préconisations issues de ce rapport s’appuient exclusivement sur les causes identifiées dans les déclarations analysées. Elles ne reprennent pas l’ensemble des recommandations déjà émises par la HAS ou d’autres institutions, qui restent pleinement valides.
Sur la base des déclarations des professionnels et des structures de soins, la HAS préconise de :
- Veiller au respect des règles de bonnes pratiques de prescription, conformément à la règlementation (datées, lisibles, signées, avec précision du dosage et de la posologie et de la voie d’administration…).
- Standardiser et simplifier la prescription pour en faciliter la compréhension par les professionnels et les patients.
- Adapter les principes généraux des règles de bonnes pratiques de prescription aux besoins spécifiques des populations particulières (enfants, personnes âgées, femmes enceintes, etc.).
- Interdire toute retranscription conformément à la règlementation.
- Analyser en équipe les erreurs liées à l'informatisation du circuit du médicament (prescription, dispensation, administration) pour mettre en place des actions correctives.
- Sécuriser l’informatisation de la prescription.
- Définir et mettre en œuvre une politique de formation à l’utilisation des logiciels d’aide à la prescription (LAP) ainsi que des logiciels métiers associés.
- Associer les professionnels de santé à la sélection et à l’implémentation des LAP.